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vendredi 24 mai 2013

L'Europe c'est l'Église !





otre civilisation a été fondée par l'Église, par ses mains, par ses sueurs et par son sang ; elle a créé la liberté en abolissant l'esclavage antique, elle a donné la dignité de la femme établie sur le mariage indissoluble, elle a donné aux États la meilleure constitution fondée sur l'obéissance de tous au souverain temporel subordonné aux lois divines. La sauvagerie moderne fait exactement le travail inverse : elle asservit l'homme à ses passions les plus viles, ravale la femme au statut de créature de plaisir par le divorce et prêche la révolution permanente face à l'autorité. Le monde contemporain est un retour à la barbarie, pire que celle des Goths et des Vandales, qui détruisaient pour construire : le monde moderne ne construit rien, il est une pure force négative, une étoile noire couvée entre les griffes de Satan.

samedi 11 mai 2013

Restauration par la famille




La famille aujourd'hui c'est tout ce qui nous reste
Pour fermer de nos maux la blessure funeste.
Ce n'est point par l'épée que nos enfants vaincront,
Mais par le signe auguste imprimé sur leur front.
Faites-nous des sauveurs et non des tueurs d'hommes ;
Donnez-nous ce qui manque à l'époque où nous sommes,
Des chastes et des forts et de vaillants esprits
Sachant devant l'athée acclamer Jésus-Christ.
Donnez-nous des lutteurs retenant à distance
Tous ces efféminés, fruit de la décadence,
Et ravivant partout les mâles souvenirs
Que des monts vénérés nous envoient des martyrs ;
La France alors, rendue à sa verdeur première,
Échappant à la nuit, marchant à la lumière,
Pour l'élever au ciel, où sont ses vrais destins,
Comme autrefois Monique, aura ses Augustins.
Sortez d'ici, bons fils, bons parent et bons frères,
Amis des plaisirs purs, des croyances sévères ;
Dans l'Église et l'État gardez votre unité,
Bon citoyens du temps et de l'éternité.
De la Sainte-Famille adoptions les trois fêtes,
Ces trois haltes pour vous et le bien que vous faites,
De Marie à Joseph, de Joseph à Jésus,
Vous mènent par étape au séjour des élus. 

M. Claudius Hébrard

vendredi 4 janvier 2013

Le Concile de Trente et la Réforme tridentine




Le pape Paul III




itué dans la première moitié de l'époque moderne, le concile de Trente, quoique méprisé par ses contemporains, fut, avec la Réforme tridentine (son corollaire), l'événement capital qui détermina pour une bonne part l'histoire religieuse, sociale et culturelle de l'Europe catholique classique. 
Cette réunion de prélats passa d'abord inaperçue, puis suscita des moqueries, chez les papes eux-mêmes. Pourtant le concile de Trente devint vite la référence incontournable de l'Europe catholique moderne, le guide de la Réforme catholique tant attendue, une arme redoutable dans la lutte contre le protestantisme. Son influence dans le temps et l'espace est exceptionnelle, et dure encore jusqu'à nos jours puisqu'il est le deuxième concile le plus cité dans le nouveau Catéchisme de l'Église Catholique, après Vatican II.
      On peut dès lors se demander qu'est-ce qu'a été ce fameux concile et quels ont été le programme et les contours de la Réforme tridentine par lui engendrée ?
      Pour répondre à cette interrogation, il conviendra d'expliquer dans un premier temps l'événement du concile en lui-même, avant de brosser à grands traits un tableau du projet de réforme dans un second grand mouvement.

  1. le Concile de Trente

A) La difficile réunion du concile.

      Bien avant Luther, un profond désir de réforme parcourait déjà l'Europe, mais deux raisons principales retardèrent la convocation d'un concile œcuménique censé organiser cette réforme : la méfiance de la papauté à l'égard des conciles généraux, considérés comme une arme entre les mains des princes en conflits avec Rome, d'une part, et le conflit entre le roi de France et l'Empereur qui rendit impossible la réunion d'un concile universel, d'autre part. Ce fut le pontificat de Paul III qui permit, malgré tous les obstacles, à l'idée de concile d'aboutir. Le pape comprit que l'Église ne pouvait pas rester sur la défensive face à ce désir de réforme religieuse : il souhaita en prendre la tête et l'accomplir. Le 2 juin 1536, par la bulle Ad Dominici gregis curam, Paul III convoqua le concile à Mantoue pour le 23 mai 1537, mais la reprise de la guerre entre François Ier et Charles Quint en repoussa l'ouverture. Après diverses négociations sur le lieu de réunion, un accord fut trouvé sur la petite ville de Trente, terre d'Empire mais toute proche de l'Italie. Toutefois la guerre se ralluma, retardant une fois de plus la tenue du concile. Paul III dut attendre la paix de Crépy, en septembre 1544, pour ordonner par la bulle Lætare Jerusalem l'ouverture du concile de Trente. Il faudra encore plus d'un an pour que cette ouverture soit effective. Quand débute enfin le concile, le 13 décembre 1545, ne furent présents qu'une poignée de prélats. Jamais concile universel n'avait mis autant de temps à se réunir, jamais il n'avait été si peu fréquenté...

B) Le déroulement du concile.

      Si le concile fut interminable à se réunir, il le fut tout autant à se clore. Les mêmes causes qui avaient retardé la réunion de l'assemblée conciliaire expliquent sa durée exceptionnelle (1545-1563). Malgré les pressions impériales, le concile prouva dès ses débuts son indépendance. Contre la volonté de Charles Quint, il se montra très ferme avec les thèses protestantes, en intégrant la Tradition dans la Révélation et en traitant de points essentiels en débat : le péché originel et la justification (IV, V, VI èmes sessions, 1546-1547). Mais les travaux du concile furent très rapidement freinés par la mauvaise volonté des princes, des prélats et du pape lui-même. Par crainte d'une mainmise impériale sur l'assemblée, le concile fut transféré à Bologne en 1547 ; les pères conciliaires se divisèrent, une partie restant à Trente. Puis le concile tomba dans l'inactivité, et fut de facto suspendu en 1549. Ainsi s'achevait la première période. Il s'ouvrit de nouveau à Trente le 1er mai 1551, sous le pontificat de Jules III. Bien que la France bouda cette réunion, à cause du rapprochement entre l'Empereur et le Pape,, une importante délégation espagnole et allemande fut présente, avec même des protestants. Néanmoins, si on a espéré que le dialogue tant attendu ait lieu, il n'en fut rien : catholiques et protestants campèrent sur leurs positions, les premiers réaffirmant des dogmes honnis des seconds, notamment l'Eucharistie par le décret voté lors de la XIIIème session, le 11 octobre 1551 ; les protestants, quant à eux, exigeant que les évêques soient déliés de leur serment de fidélité au pape, que seule l'Écriture soit utilisée pour trancher les controverses et que les juges soient choisis dans les deux camps. Dialogue de sourd. A cela s'ajoutèrent les tensions internes à l'assemblée. La reprise de la guerre obligea les pères à fuir Trente, dont le concile fut à nouveau interrompu le 28 avril 1552. Il connaîtra dix ans d'éclipse et ce fut à l'occasion d'une crise religieuse en France que le pape Pie IV convoqua, par la bulle du 29 novembre 1560, l'assemblée dispersée à Trente. Le concile s'ouvrit donc une fois encore le 18 janvier 1562. On y examina le sacrement de l'Ordre, et à travers lui la conception du pouvoir épiscopal (capitale dans cette Europe du début de la modernité) et pontifical. Une solution fut trouvée après d'âpres discussions impliquant tous les partis en présence : princes, pères conciliaires et Rome : on renonça à définir dogmatiquement le pouvoir du pape. Le concile souhaita ensuite s'attaquer aux abus des princes, mais devant la la vive opposition de ces derniers, on aboutit qu'à une vague exhortation. Les autres décrets de réformes se succédèrent rapidement dès lors : purgatoire, indulgences, culte des saints, reliques et images... La séance de clôture eut lieu les 3-4 décembre 1563.

C) Bilan du concile

      Trois acteurs autonomes ont pesé sur l'histoire du concile de Trente, expliquant les extrêmes difficultés rencontrées : la papauté, les princes et l'assemblée conciliaire elle-même. Chacun a une vision propre de la réforme à entreprendre dans l'Église et tente de l'imposer aux autres. Les papes contrôlèrent l'ordre du jour de l'assemblée par leurs légats, tandis que les princes donnèrent des consignes aux évêques de leur royaume. Ceux qui furent le plus directement concernés par la crise religieuse élaborèrent même un programme : ces princes voulurent des concessions liturgiques et disciplinaires, telles que le mariage des prêtres, la communion sous les deux espèces, la messe en langue vulgaire... Souvent influencés par un élitisme humaniste qui a bien des points communs avec le protestantisme, ils voulurent épurer la religion, la débarrasser de la « superstition » (comprendre par là le culte des saints, la vénération des images, l'adoration eucharistique...). Ils voulurent également revaloriser le clergé séculier au détriment des réguliers (dénigrement que l'on va retrouver tout au long du XVIIIe siècle), mais sous le contrôle des puissances temporelles bien plus que spirituelles (Rome et les évêques). Enfin, ils montrèrent en matière dogmatique une grand indifférence, cherchant surtout à stabiliser la politique de leur pays par l'apaisement du conflit religieux avec les protestants. Cependant, les princes laïcs n'eurent pas les mêmes moyens d'action sur le concile que les papes, et leurs désunion permanente les empêcha de faire front commun. Mais les papes comme les princes ignorèrent la dynamique propre de l'assemblée tridentine, qui ne fut disposée à céder ni aux pressions temporelles, ni aux directives pontificales. Si le concile se termina enfin, et à l'avantage de la papauté, c'est grâce à la conversion tardive de Pie IV au compromis. La collaboration devint enfin franche et nette entre Rome et Trente, ce qui n'avait jamais été le cas depuis 1545. Cette collaboration permettra d'en finir avec ce que Paolo Sarpi, cité par Alain Tallon, appelait avec ironie l' « Illiade de notre temps » et annonça pour la suite la récupération pontificale de la Réforme tridentine.

  1. L'Église tridentine.

A) Trente : une réfutation de la théologie protestante

      Quoique ça ne soit pas là son caractère principal, le concile de Trente n'en demeure pas moins une redoutable machine de guerre tournée contre le protestantisme, et fut perçu comme tel par les protestants eux-mêmes. Il témoigna un soucis tout particulier de réfuter la théologie protestante, de la condamner sans nuance. Son mode d'expression par anathème est sur ce point très éloquent : « si quelqu'un dit... qu'il soit anathème ». La plupart des décrets dogmatiques, et le plus importants, furent pris lors de la première période tridentine. Toute condamnation du protestantisme doit s'appuyer sur la Révélation divine et la première tâche des pères fut donc de la définir. La IVème session du concile (8 avril 1546) réaffirme le caractère révélé de la Tradition, contre la « Sola Scriptura » de Luther. Ceci établi, au pessimisme protestant sur le péché originel, les pères répondirent en soulignant l'effet purifiant du baptême (Ve session), qui opère chez celui qui le reçoit une régénération profonde, ontologique, de tout son être. Le concile prit ensuite position sur la délicate question de la justification (VI e session) : se plaçant entre Luther et Érasme, il affirma que le chrétien est sauvé par la grâce, acceptée ou non, que donc il est à la fois participant à son propre salut et entièrement redevable à Dieu du don de la grâce. Cette conception s'oppose à la fois au « serf-arbitre » de Luther et à la liberté totale d'Érasme. Cette définition tridentine aura des conséquences pratiques très nettes pour la vie spirituelle du chrétien, comprise maintenant comme un combat permanent contre la concupiscence. Pour mener à bien ce combat, il y a les sacrements, qui sont les armes pour la bataille, d'où l'invitation pressante à communier fréquemment, donc à se confesser souvent, ce qui constitue une des modifications essentielles de la vie religieuse induites par les définitions conciliaires, annonciatrices de la doctrine d'un saint François de Sales. Trente maintient aussi la pompe du culte catholique contre le dépouillement protestant. Là où les protestants ne reconnaissent que deux sacrements, Trente confirme la liste canonique des Sept que nous connaissons, insistant surtout sur l'Eucharistie, niée des réformateurs luthériens, et la messe. S'en suivit, après les questions difficiles de la double justice et de la certitude de la grâce, et attaquant par là aussi les humanistes, le rejet de l'usage du vernaculaire dans la liturgie et les traduction bibliques : la Vulgate de saint Jérôme, traduction latine de la Bible, conserve sa place d'honneur, tout comme le latin liturgique. Quoiqu'il en soit, le concile de Trente ne fut pas uniquement une arme dogmatique, mais aussi et surtout un programme pour la Réforme catholique par lui amorcée.

B) La Réforme catholique : le programme tridentin.

      L'œuvre de réforme du concile n'innove pas radicalement, mais reprend pour une bonne part des constitutions antérieures, souvent du Moyen-Âge grégorien. Le système bénéficial, c'est-à-dire la question des revenus ecclésiastiques, par son importance et l'ampleur des abus, fut le premier chantier. Le cumul des bénéfices, les mainmise des laïcs sur les nominations aux évêchés, l'indignité des candidats aux charges, les bénéficiaires qui ne résident pas ni ne prêchent...etc., furent dénoncés au concile. Comme il est inutile et dangereux de détruire cet édifice, on procéda par tâtonnements. Le concile manifesta aussi le soucis de mieux encadrer les fidèles, ce qui aura des conséquences sur toute la période classique. Pour cela, l'accent est mis sur l'éducation du clergé et des fidèles (Ve session), par la prédication et la constitution de séminaires. Un lecteur ou un maître de grammaire doit être établi dans chaque cathédrale, église ou cure. Les évêques et les curés doivent prêcher. L'évêque est vraiment au centre du dispositif de réforme : pour cela on l'oblige à résider dans son diocèse, on limite les exemptions à son autorité (chanoines, couvents...), on interdit le cumul de bénéfices incompatibles et on lui enjoint de visiter une fois par an les églises de son diocèse, de tenir fréquemment synodes et conciles provinciaux. Les prérogatives de l'évêque sont ainsi renforcées ; les perdants étant les chapitres cathédraux et les réguliers, liés à l'évêque plus étroitement. Trente insista également sur le caractère particulier du clerc, qui doit être séparé des fidèles. Le clerc devient un modèle pour le laïc, qui reçoit la doctrine par lui, et uniquement par lui. Contre la société de son temps, Trente eut le courage d'interdire le duel et de réaffirmer que le mariage est valide seulement avec le consentement mutuel des époux, sans accord des parents, mais sinon le laïcat est presque oublié. Somme toute, ce programme de réforme, quoiqu'incomplet, est audacieux et d'application difficile. Sa mise en œuvre fut lente et progressive, prenant toute sa mesure dans le XVIIe siècle de la Contre-Réforme, même si très tôt le saint évêque Charles Borromée, par son application rigoureuse des décrets conciliaires, fit de son diocèse de Milan un véritable laboratoire tridentin, qui devint un modèle pour toute l'Europe catholique et de ce fait permet à Alain Tallon de parler, à la place de Réforme tridentine, de Réforme borroméenne.

C) Destin du Concile de Trente

      Les décrets conciliaires furent rapidement reçus dans les États italiens et dans la péninsule Ibérique, tout comme dans la lointaine Pologne malgré la présence de fortes minorités protestantes. La réception des décrets par le temporel dans les pays blessés par la crise religieuse fut beaucoup plus délicate : ratifier les décrets tridentins pouvait paraître de la provocation et rallumer de sanglantes guerres civiles. L'empereur Ferdinand ne prit pas ce risque après la fragile paix d'Augsbourg (1555), seuls les princes catholiques d'Allemagne et leurs États, sans engager l'Empire, reçurent les décrets. Catherine de Médicis, pour la France, éluda la question pour préserver la paix relative d'Amboise. Mais si la ratification des décrets par les Églises nationales peut sembler relativement rapide, leur application réelle fut beaucoup plus lente : l'élan amorcé par le concile ne s'épanouira pleinement qu'au cours du Grand Siècle. Si les décrets dogmatiques sont très tôt acceptés (dès 1550), la réforme disciplinaire fut plus longue à se réaliser. Néanmoins, grâce à l'action de la papauté, le cumul des évêchés disparaît quasiment très vite, et si la quête des bénéfices ne cessa pas, elle fut mieux réglée que par le passé. Mais il ne faut pas croire que toutes les vieilles pratiques disparurent du jour au lendemain après Trente : certaines prescriptions sont même carrément ignorés, surtout à cause du fait qu'elles étaient irréalistes (séminaires dans chaque diocèse...). L'exemple borroméen fut admiré pour sa rigueur, mais ses émules durent bien vite faire face à une réalité ecclésiastique, politique et sociale empêchant la réalisation de la réforme tridentine dans son intégralité. Ce lent effort de zèle réformateur et de compromis réaliste constitue à la fois le génie et la faiblesse de la « tridentinisation » de l'Église, qui ne manquera pas de subir, à cause ce ces lenteurs justement, de subir les critiques les plus acérées, venant des protestants, mais aussi des catholiques. Pour ces derniers, le personnage le plus important est le religieux vénitien Paolo Sarpi, qui, dans on ouvrage « Istoria del concilio tridentino » de 1619 dénonça la récupération pontificale du concile de Trente. Son livre connaîtra une large diffusion et forgera pour longtemps l'historiographie de ce concile œcuménique, dont nous sortons à peine.

Saint Charles Borromée



      L'événement conciliaire a beau se situer en plein cœur du XVIe siècle, dans la petite ville de Trente, il n'en concerne pas moins que toute la modernité européenne. A la fois inspiratrice et reflet de la société d'alors, la réforme tridentine, par son effort de centralisation, de rationalisation bureaucratique, d'appel à la responsabilité morale, d'encadrement de la société, n'est pas étrangère aux évolutions modernes. La récupération romaine du concile et le triomphe relatif de l'absolutisme pontifical n'est pas sans rappeler le processus temporel analogue d' « absolutisation » en France ou en Espagne. Par le concile de Trente, l'Église sut entrer dans la modernité avec les forces nécessaires pour s'imposer face au protestantisme, mais aussi face à la tentation théocratique des pouvoirs politiques : seule l'Église, par le pape, est souveraine absolue du sacré et c'est ce qui explique cette position très tridentine de séparation des clercs d'avec les laïcs et de cléricalisation de la société. Enfin, d'un point de vue théologique, Trente, par son assurance tranquille, sa certitude de la bonté du libre arbitre humain régénéré par la grâce, façonna tout le catholicisme moderne, voire contemporain. Le concile de Trente a été marqué par une intransigeance dogmatique quand il s'agissait de faire face à la réforme protestante, mais par un soucis de compromis pour tout le reste. Ce pragmatisme tridentin et cette plasticité, qui permirent à la réforme catholique de s'adapter à des contextes ecclésiaux bien différents, assura son succès, et son influence profonde encore jusqu'à aujourd'hui.


samedi 5 mai 2012

Le légitimisme ultramontain

Tentative de définition et histoire du légitimisme au XIXe siècle.
d'après la notice de Hélène BECQUET du Dictionnaire de la contre-révolution paru chez Perrin.

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i le terme « légitimiste » a pu être employé avant 1830 pour parler des ultraroyalistes, il désigne de manière exclusive après cette date les partisans de la branche aînée des Bourbons qui refusent de reconnaître le régime né de la révolution de Juillet.

Le légitimisme est d'abord une fidélité dynastique qui repose sur la croyance en l'indissolubilité des liens entre la France et les rois. Le roi légitime est à la fois incarnation de la France et de son histoire et sauveur du pays, guide providentiel. Héritier d'une longue dynastie de souverains qui ont fait la grandeur de la France, il est le seul, de par son mandat sacré, à pouvoir maintenir le pays dans la prospérité et à y garantir l'ordre social et la place de la religion. Instrument privilégié de la Providence divine, il expie les fautes des Français révoltés contre Dieu en Lui faisait le sacrifice de son existence. Le roi légitime est un nouveau Christ, oint comme lui, dont le retour doit sauver la France de l'ornière révolutionnaire. Les légitimistes vouent par conséquent une fidélité sans faille à la famille royale. A l'époque d'Henri V, de nombreux portraits des princes, surtout ceux du comte de Chambord, circulent et sont gardés comme autant d'images pieuses. L'attachement à la dynastie légitime constitue donc l'essence du légitimisme. A la mort du comte de Chambord, en 1883, c'est la branche des Bourbons d'Espagne qui devient la prétendante légitime au trône de France. Ce qu'on appelle légitimisme après 1883 est logiquement fort différent de ce qui précède. Le terme de légitimité change de sens. Les nouveaux légitimistes sont ceux qui soutiennent la stricte application de la loi de dévolution de la couronne, question qui, jusque-là, n'était pas apparue au premier plan, et se rangent derrière le candidat de la branche des Bourbons d'Espagne.

Une culture politique sentimentale.

      La fidélité dynastique préexiste donc à la politique. Le légitimisme ne repose pas d'abord sur un corps de doctrine. Il n'existe ainsi aucun théoricien du légitimisme, malgré le grand nombre de publicistes, journaliste et écrivains de talent,comme Chateaubriand, que compte la mouvance. Maistre et Bonald demeurent les maîtres à penser du mouvement pendant toute la période. En fait, l'unité du légitimiste se fait davantage autour d'une culture politique intrinsèquement contre-révolutionnaire qu'autour d'un programme politique précis. C'est pour cette raison que les légitimistes ne militent...

      La culture politique légitimiste est d'abord fondée sur le refus de l'individualisme né de la Révolution. Cela se traduit, sur le plan social, par l'importance accordée à la famille et aux formes associatives regardées comme la base d'une société bien ordonnée. Elle est également le refus du rationalisme des Lumières. Le catholicisme y tient ainsi une place essentielle. L'Église doit panser les plaies nées d'une société égoïste, assurer la cohésion sociale en plus de sauver les âmes. L'imbrication des causes légitimiste et catholique s'accroît au fil du XIXe siècle : le développement du culte du Sacré-Cœur en est une des manifestations éclatantes. Le refus du philosophisme glacé du XVIIIe siècle développe aussi chez les légitimistes le goût du sentiment et des larmes. Être légitimiste, c'est être un homme sensible qui peut s'émouvoir du sort des autres, à commencer par celui de la famille royale. Enfin, le légitimisme est tourné vers le passé. Le Moyen-Âge est un âge d'or dont on s'efforce de retrouver les mœurs chevaleresques. Le goût des ruines évocatrices des temps anciens nourrit la nostalgie et la mélancolie des légitimistes qui se regardent souvent comme des exilés dans leur époque. Cette alliance entre antirationalisme, refus du présent et quête perpétuelle d'un idéal sociopolitique fait de la culture politique légitimiste un romantisme.

Forces et faiblesses du légitimisme.

      Les forces du légitimisme sont difficilement mesurables. La mouvance est particulièrement bien implantée dans l'Ouest, des pays de la Loire jusqu'à la Bretagne, dans le Nord, le Massif central, le Languedoc et la Provence. Dans ces régions, le légitimisme n'est pas seulement nobiliaire ou « notabiliaire », mais a de fortes bases populaires, impossibles à chiffrer. Au niveau national, le nombre de députés élus et les tirages de la presse sont les seuls indicateurs dont on dispose. Durant la monarchie de Juillet, les légitimistes tiennent entre 16 et 28 sièges. Pratiquement absents pendant le Second Empire, ils ont près de 200 élus en 1871, avant d'osciller entre 30 et 40 à la fin de la période. La tendance est donc à la stabilité du point de vue de la représentation, le légitimisme ayant été une sorte de « valeur refuge » après la défaite contre la Prusse. On constate un phénomène semblable en ce qui concerne la presse. Bien pourvue en nombre de titres mais connaissant des tirages modestes au début de la monarchie de Juillet (15 000 exemplaires au maximum tous titres confondus à Paris), elle connaît une augmentation après 1850 grâce, entre autres, au ralliement des ultramontains au légitimisme. A Paris, à la fin de l'Empire, elle tire plus que la presse gouvernementale. Le légitimisme est donc une mouvance politique dont le poids est loin d'être négligeable au XIXe siècle.

      Ce n'est en effet pas le moindre des paradoxes du mouvement que d'être, par essence, hostile à la politique des partis tout en ayant créé une structure fort proche, dans son organisation, des partis politiques modernes. En dessous du prince, qui est, au moins en principe, la tête du mouvement, se trouve un comité au nombre de membres variable (5 à 12), au titre changeant mais connu le plus souvent sous le nom de « Comité de Paris ». Il est assisté à partir de 1853 d'un Bureau du roi qui est chargé de la correspondance avec Frohsdorf. Le Comité de Paris contrôle des comités locaux, départementaux le plus souvent, voire d'arrondissement, qui forment l'armature de base du parti, organisent les élections et s'occupent de la propagande. En effet, après l'échec du soulèvement de la duchesse de Berry en 1832, les légitimistes abandonnent l'idée de conquérir le pouvoir par la force et investissent le débat politique. Ils entrent de plain-pied dans le jeu parlementaire, n'hésitant pas, sous la monarchie de Juillet, à passer des alliances avec l'opposition de gauche, y compris les républicains (alliances carlo-républicaines), pour faire élire leurs représentants. L'efficacité de ces structures et la fortune politique du légitimisme ont connu cependant de nombreuses vicissitudes dues notamment aux dissensions au sein du mouvement.

Un ou plusieurs rois ?

      La plus cruciale sans doute, parce qu'elle touche au fondements mêmes du mouvement, est celle qui naît de la querelle autour des abdications de Rambouillet. En effet, le 2 août 1830, Charles X et le Dauphin, le duc d'Angoulême, abdiquent successivement en faveur du duc de Bordeaux qui devient alors Henri V. Acceptées par la grande majorité des légitimistes qui reprochent à Charles X à la fois les ordonnances de 1830 et son incapacité à gérer la crise qui a suivi, les abdications ne sont cependant confirmées que du bout des lèvres, à la fin de l'année 1830, par le vieux roi, qui continue, dans son exil, à agir en tout point comme s'il était le seul souverain légitime.

      Les dissensions, latentes, n'éclatent qu'en 1833. Au mois de septembre de cette année, le duc de Bordeaux fête ses treize ans, âge de la majorité royale. Un certain nombre de légitimistes souhaitent donner un éclat particulier à l'événement ; en premier lieu se manifeste le fort dynamique courant Jeune France, né autour des revues L'Echo de la Jeune France et La Mode et de leurs rédacteurs respectifs, Alfred Nettement et Edouard Walsh. Ceux-ci organisent un voyage à Prague pour rendre hommage à celui qu'ils regardent comme leur souverain. Or, Charles X entend ne rien faire pour cet événement, considérant implicitement que le jeune prince n'est pas roi. Sur la demande de la cour de Prague, un grand nombre de Français sont refoulés à la frontière et ceux qui parviennent à destination entrevoient un jeune prince auquel ils ne peuvent donner aucun qualificatif royal. La rupture est impossible à dissimuler et toutes les démarches faites par le Comité de Paris auprès de Charles X n'y changeront rien. La majorité des légitimistes, dont la frange la plus jeune et la plus active regarde les abdications de Rambouillet comme valables, s'affirme « henriquinquistes », du nom d'« Henri V ». Le reste du mouvement considère que les abdications de Rambouillet sont nulles et que le seul roi légitime demeure Charles X : ce sont les « carlistes », soutenus par la cour de Prague. A la mort de Charles X en 1836, les carlistes reportent leur fidélité sur le fils du défunt, Louis « XIX ». Le fossé entre les deux tendance ne se résorbe qu'à la mort de ce dernier en 1844. Les causes de cette scission sont moins juridiques que politiques. C'est a posteriori que les carlistes rappelle que, en vertu du principe d'indisponibilité de la couronne, le roi de France ne peut abdiquer. En réalité, Charles X a préféré conserver le titre royal, ne voulant à aucun prix que la duchesse de Berry puisse revenir aux affaires sous couvert de la royauté de son fils.

Royauté autoritaire ou parlementaire ?

      Cette scission recouvre, en outre, des divergences de vues plus profondes. Les henriquinquistes sont le plus souvent gallicans, soutiennent la voie parlementaire et veulent un modernisation de l'image monarchique. Les carlistes sont en revanche ultramontains et enclins à un pouvoir autoritaire. La question successorale n'est donc pas la seule à diviser les légitimistes. Ils ne partagent pas non plus la même vision de la politique et de la monarchie. La tendance traditionaliste soutient un régime monarchie absolu, une politique abstentionniste et ne répugne pas à l'insurrection. C'est également dans ses rangs que se recrutent les carlistes. La tendance parlementaire prône un règlement politique de la question de la légitimité. Elle est elle-même partagée entre ceux qui réclament l'union des oppositions contre le gouvernement de Louis-Philippe et ceux qui préfèrent une union avec les conservateurs (tendance « toryste »). Enfin, La Gazette de France, aux forts accents démocratiques, proclame de son côté la souveraineté nationale, prône le suffrage universel et l'appel au peuple.

      La fin de la monarchie de Juillet représente une rupture dans l'histoire du légitimiste. Tout d'abord, depuis 1844, il n'y a plus qu'un seul roi, incontesté, Henri V. Or, ce nouveau roi, contrairement à ses prédécesseurs, prend fermement en main la direction de son parti. En 1850, la circulaire de Wiesbaden réaffirme son intention d'être le seul à diriger les royalistes de France et condamne tous ceux qui avaient pu prendre des initiatives sans l'aval de Frohsdorf. Par ailleurs, la tactique politique légitimiste change. A partir de 1846, l'alliance avec le Parti catholique est privilégiée et, après 1848, la mise en place du Parti de l'Ordre marque la victoire de la tendance toryste. Le légitimisme tend donc à se confondre, pendant la Deuxième République, avec le reste des forces conservatrices, à l'exception du courant de La Gazette de France, qui, soutenu essentiellement par les légitimistes du Sud-Est, forme le courant qui sera appelé la « Montagne blanche » en raison de sa radicalité.

      L'avènement du Second Empire a des effets contrastés sur le mouvement. Une partie des légitimistes se rallient au régime, tandis que le comte de Chambord donne à ses troupes des consignes d'abstention stricte. Nombre de légitimistes trouvent alors un exutoire en s'engageant dans la défense du catholicisme. Les causes légitimiste et ultramontaine deviennent quasi indissociables : c'est le temps de l'« inséparatisme ». Cela se traduit par l'implication des légitimistes dans le catholicisme social ainsi que par leur soutient financier et militaire à la cause pontificale à partir de 1859. Néanmoins, une tendance libérale, parlementaire, souvent fusionniste, autrement dit favorable à un accord entre le comte de Chambord et la branche d'Orléans, subsiste. Cette tendance donne naissance, en 1861, à l'« Union libérale » autour de Thiers et de Berryer, entreprise regardée avec méfiance par Frohsdorf.
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Apogée et effondrement.

      A la suite de la défaite et de la chute de l'Empire, le légitimisme réapparait en force. Les élections de février 1871 sont un immense succès pour le parti, qui envoie à l'Assemblée nationale près de 200 députés sur 720. Cependant, le légitimisme se divise à nouveau, autour, cette fois, de la question du drapeau blanc. Le 5 juillet 1871, un manifeste d'Henri V, signé depuis Chambord, paraît dans le journal L'Union. Le prétendant y affirme clairement son intention de garder le drapeau blanc en cas de restauration. Les légitimistes se scindent alors entre modérés qui cherchent à obtenir des concessions envers les autres royalistes, et ceux qui vont être désignés par le vocable critique de «chevau-légers», soit une soixantaine de députés qui suivent à la lettre les consignes du prince. Cette division et l'inexpérience politique de la plupart de ces hommes, maintenus pendant près de vingt ans à l'écart des Chambres, sont, au moins autant que le refus du comte de Chambord de se séparer du drapeau blanc, responsables de l'échec final du légitimisme.

      Au fil des élections partielles, les forces légitimistes s'érodent. Les Orléans hésitent à jouer franchement la carte du comte de Chambord alors que l'appui de leurs voix est indispensables à sa restauration. Néanmoins, pendant deux ans et malgré l'élection de Mac-Mahon à la présidence de la République, cette restauration apparaît toujours comme imminente. On essaie de faire fléchir le comte de Chambord sur la question du drapeau. Mais, en réponse à une séries de déclarations qui travestissent ses intentions réelles, ce dernier exprime une nouvelle fois sa position, dans une lettre au député Chesnelong datée du 27 octobre 1873. IL y expose son attachement au principe monarchique pur de tout compromis révolutionnaire et au drapeau blanc qui symbolise ce principe. A partir de ce moment-là, les dés sont jetés : la restauration ne se fera pas par la voie légale. Les élections législatives de 1876 sont catastrophiques pour le mouvement : les légitimistes ne sont guère plus d'une trentaine à être élus. Ils reviennent alors à l'idée d'un coup d'État, perpétré éventuellement avec l'aide de Mac-Mahon. Aucun des projets échafaudés jusque dans l'entourage directe du prétendant ne verra le jour. C'est un parti déjà à l'agonie qui reçoit, le 24 août 1883, le coup fatal avec la mort du comte de Chambord à Frohsdorf. La disparition sans postérité d’Henri V fut et demeure une tragédie. En effet, avec lui disparaît non seulement la branche aînée des Bourbon, mais aussi, et surtout, une certaine conception du royalisme : qu’on le veuille ou non, le comte de Chambord aura été le dernier des princes réellement désiré de ses sujets. Le royalisme sera différent après sa mort : plus polémique, plus militant, plus intellectuel, et moins enraciné ; bref, après lui, l’attachement quasi-charnel de presque tout un peuple pour son prince n’existera plus. Ayant dorénavant à choisir entre une branche cadette illégitime et régicide, et une branche aînée légitime mais étrangère, les royalistes seront divisés par des doctrines, et le royalisme se rapprochera plus d’un parti comme les autres au lieu de rester un principe qui les transcende. En conséquence, aujourd’hui, de nombreux royalistes restent désemparés, et ne semblent pas oser imaginer un royalisme moderne comme une réelle force politique, et faute de mieux restent attachés au souvenir de ce prince à la vie aussi exemplaire que semée d’épreuves, aussi héroïque que tragique.

lundi 24 octobre 2011

D'honnêtes hommes, c'est la base d'une bonne société !




       La société n'est qu'une grande famille dirigée par des chefs avec pouvoir légitime de commander, et composée d'enfants qui leur doivent assistance, soumission et respect; la patrie n'est que la réunion de toutes les familles particulières; entre la patrie, entre la société et les familles, il y a un lien étroit. Affaiblir les familles, c'est affaiblir la patrie; relever les familles, c'est donner des forces, la puissance et la vie à la patrie. Lors donc que, dans notre modeste sphère, nous disons au père de famille : Soyez honnête, soyez le modèle de ceux sur lesquels vous avez autorité, donnez pour base à votre vie l'amour de l'ordre et du travail, élevez vos enfants moralement, religieusement, nous parlons comme devrait parler le législateur désireux de bien constituer le société. Lorsque nous nous occupons de la jeune famille, lorsque nous veillons sur son éducation, sur sa conduite, lorsque nous cherchons à imprimer dans son cœur des principes qui la mettent à l'abri du danger, des écarts, des chutes de son âge, nous contribuons à préparer de braves soldats, des ouvriers laborieux, des citoyens utiles : nous aussi, chrétiens, nous désirons pour tous l'instruction, mais nous sommes plus exigeants que ces économistes et ces théoriciens qui croient élever l'instruction en la bornant à la connaissance de quelques sciences exactes, à la géographie, à l'histoire, nous voyons dans l'homme autre chose que son intelligence, nous voulons diriger sa volonté, élever son cœur, répondre aux aspirations d'une âme qui domine la matière; c'est pour cela que nous demandons non-seulement qu'on l'instruise, mais qu'on lui donne une solide éducation. C'est bien de savoir lire, mais ce n'est pas assez, il faut savoir distinguer ce qui est bon à lire de ce qui est un poison dangereux; c'est bien de connaître l'histoire, ce n'est pas assez, il faut que le jugement soit assez formé pour apprécier sainement ses leçons; c'est bien pour chaque citoyen de connaitre ses droits, ce n'est pas assez, il faut qu'il soit pénétré de ses devoirs.

       Or, nous n'admettons pas que ce soit élever un enfant que de bannir de son école le nom de Dieu, de le tenir étranger à toute religion, d'ôter toute base à la vertu, toute sanction aux lois de la morale; l'instruction sans l'éducation, au lieu d'être un bienfait, est un péril, parce qu'elle lance l'homme sans boussole et sans gouvernail sur l'océan de la vie où les écueils sont si nombreux et les tempêtes si fréquentes.

       Il faut, pour venger la France humiliée, travailler à lui rendre des mœurs plus pures, des habitudes plus sages, des tendances plus sérieuses, des sentiments plus religieux. Il faut demander plus de respect pour toutes les autorités, plus de modération dans les ambitions, plus de régularité dans la vie privée, afin d'introduire plus d'honnêteté et de désintéressement dans la vie publique; n'hésitons pas à inscrire en tête de nos institutions le mot de religion comme drapeau seul capable de nous rendre la supériorité et la victoire; crier à la vengeance par les armes ou par les urnes, c'est aujourd'hui pousser un cri vain et prématuré. Attaquer en même temps les droits les plus respectables, prêcher l'opposition et la révolte contre toutes les supériorités, c'est préparer de nouveaux désastres. Ah ! croyons-le bien, la force matérielle n'est qu'une puissance insuffisante; la vraie force d'une nation repose sur la discipline de ses armées, sur l'ordre dans toute la société, sur la stabilité des institutions, sur le respect de tous les droits, et pour que notre France redevienne forte et heureuse, il n'y a qu'un moyen, c'est de fonder son gouvernement sur la justice véritable, les lois sur la sagesse, et qu'elle puisse puiser le dévouement et la fidélité de tous les cœurs dans les mœurs épurées et dans une meilleure constitution de la famille.

« La justice élève les nations, et le péché rend les peuples misérables.»