dimanche 31 octobre 2010

31 octobre 2010, fête du Christ-Roi.


Citation du jour...

« Le Seigneur ressuscité réunit les siens « sur la montagne » (Mt 18, 16). Et à ce moment-là, il dit effectivement : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 18 18). Ici nous trouvons deux aspects nouveaux et différents : le Seigneur a pouvoir au ciel et sur la terre. Et seul celui qui est doté de tout ce pouvoir a le pouvoir authentique, salvifique. Sans le ciel, le pouvoir terrestre reste toujours ambigu et fragile. Seul le pouvoir qui accepte le critère et le jugement du ciel, c'est-à-dire de Dieu, peut devenir un pouvoir orienté vers le bien. Et seul le pouvoir qui se place sous la bénédiction de Dieu peut être fiable. » 

Joseph Ratzinger dans « Jésus de Nazareth »







Une page d'histoire : la Restauration.


     La Restauration : vous connaissez ? Sans doute ne verrez-vous pas dans ce vocable une forme du commerce d'alimentation, et vous saurez que dans le vocabulaire politique et historique il a une autre signification. Les Anglais, eux, sauront tout de suite de quoi il s'agit, ayant vécu au XVIIe siècle leur Restauration, avec le retour de Charles II Stuart, remonté sur le trône après la révolution qui avait décapité le roi légitime et après la mort du Protecteur-dictateur Cromwell. De même, en France, après une révolution sanglante et le long règne d'un dictateur, le descendant de l'ancienne dynastie retrouva le trône de ses ancêtres.
     Ce descendant était le frère du roi Louis XVI, exécuté par les révolutionnaires en 1793. Connu alors sous le titre de comte de Provence, Monsieur avait pu quitter la France et agir comme régent pour son neveu, le petit Louis XVII, emprisonné au Temple. Lorsque l'enfant captif mourut, en juin 1795, le comte de Provence devint l'héritier légitime du trône de France : Louis XVIII.
     Ce roi en exil avait déjà vécu dans plusieurs pays avant de trouver asile en Angleterre. L'inactivité forcée, une infirmité des hanches et un appétit exceptionnel l'avaient considérablement alourdi, et il ne se déplaçait que difficilement. Il passait pour intelligent, cultivé, ouvert aux idées libérales, mais n'entendait pas tenir le trône d'une quelconque délégation nationale. On put le vérifier lors de son retour en France, en mais 1814, après la première abdication de Napoléon, lorsque le Sénat napoléonien prétendit l'obliger à reconnaître un droit de la nation. Par la déclaration de Saint-Ouen, Louis XVIII rassura tous les intérêts et promit une Constitution — comme Charles II, rentrant en Angleterre en 1660, avait du publier la « déclaration de Breda ». Il tint promesse : le 4 juin fut promulguée la Charte constitutionnelle ; mais les intentions des sénateurs étaient déjouées.
     Ce régime commençait à fonctionner lorsque, le 1er mars 1815, la brutale réapparition de l'Empereur, échappé de l'île d'Elbe, remit tout en question. Le ralliement des cadres de l'armée découragea les résistances : fuyant devant le vol de l'Aigle, Louis XVIII quitta furtivement le château des Tuileries, dans la nuit du 19 au 20 mars, pour se réfugier à Gand avec quelques fidèles. Les Alliés, alors réunis au congrès de Vienne, résolurent d'éliminer Napoléon. Après avoir vainement tenté de nouer des relations pacifiques, celui-ci prit l'offensive contre les armées britannique et prussienne qui s'assemblaient en Belgique, mais échoua à Waterloo. Contraint à une seconde abdication, il se rendit aux Anglais qui le déportèrent à Saint-Hélène, où il devait mourir en mai 1821.
Louis XVIII
     Le 8 juillet, après ces « Cent-Jours » d'interrègne, Louis XVIII rentra pacifiquement à Paris. Les élections législatives d'août 1815 ayant envoyé à la chambre une majorité de députés « plus royalistes que le roi » — Louis XVIII appela à la tête du gouvernement le duc Emmanuel de Richelieu. Mais il donna sa confiance au jeune ministre de la police, Elie Decazes, qui, s'étant attiré l'hostilité de la majorité ultraroyaliste, provoqua pour s'en affranchir la dissolution de cette « chambre introuvable », ce qui mit fin du même coup à une esquisse de gouvernement parlementaire. En octobre 1816, de nouvelles élections donnèrent une majorité plus disposée à appuyer la politique de Decazes, qui tentait de rallier les meilleurs éléments des régimes antérieurs.
     Pendant ce temps, Richelieu parvenait à résorber, puis à mettre un terme à l'occupation du pays par les troupes étrangères, qui devait garantir l'exacte exécution par la France des clauses du traité de Paris, imposé au lendemain de Waterloo. Le congrès d'Aix-la-Chapelle entérinait cette libération du territoire et réadmettait la France comme partenaire dans le « concert européen » de l'Alliance. Ce résultat acquis, le duc démissionna. Des pourparlers difficiles s'ensuivirent, à l'issue desquels Louis XVIII accepta finalement de nommer à la présidence du Conseil le général Dessolles ; mais Decazes, toujours ministre de l'Intérieur, restait le véritable chef du gouvernement. Sa politique — « royaliser la nation et nationaliser la royauté » — n'allait pas sans risques, en ce qu'elle profitait aux ennemis de la monarchie : quelques libéraux sincères, mais aussi des républicains alliés aux bonapartistes, tout ce monde s'abritant derrière l'étiquette d'« indépendants ». Conscient du danger, le ministre entreprit de négocier avec les éléments les plus modérés de la droite, mais l'assassinat du duc de Berry, neveu du roi, le 13 février 1820, interrompit cette difficile contremarche. Louis XVIII dut se séparer de son favori et Richelieu revint au pouvoir, à contrecœur.
     Les mesures qu'il fit passer à la chambre, au cours de débats passionnés, permirent aux ultraroyalistes de reprendre le contrôle des ressorts de l'État. Par prudence autant que par paresse, le roi se résigna à gouverner en monarque constitutionnel, laissant les ministres choisis prendre la responsabilité de leurs actions. L'influence principale était celle de son frère, le comte d'Artois, héritier du trône, qui avait toujours manifesté son attachement à la politique ultraroyaliste.
     Après une deuxième démission de Richelieu, arriva au pouvoir le comte de Villèle, qui présida le Conseil de 1822 jusqu'à la mort de Louis XVIII, puis sous Charles X, jusqu'à la fin de 1827. Parmi ses réalisations, l'ordre exemplaire qu'il établit, comme ministre, dans les finances de l'État. Son collègue aux Affaires étrangères, le grand écrivain Chateaubriand, conduisit la France à intervenir contre les libéraux espagnols, qui avaient imposé au roi Ferdinand VII une constitution démocratique. L'expédition, bien menée et couronnée d'un plein succès, établit devant toute l'Europe le redressement militaire et politique du pays, et consolida le régime à l'intérieur en témoignant du loyalisme de l'armée, où servaient encore d'anciens officiers de Napoléon.
     Lorsque Louis XVIII s'éteignit en septembre 1824, la France avait retrouvé, avec le calme et l'ordre, une réelle prospérité économique;
     Le comte d'Artois lui succéda sans difficulté. Le nouveau roi séduisait d'abord par sa belle prestance, sa bonté spontanée et son désir de bien faire, mais n'avait de son prédécesseur ni l'intelligence, ni le tact politique. La conscience même qu'il mettait à accomplir sa tâche et à conforter ses prérogatives royales devaient contribuer à compromettre la couronne. A la présidence du Conseil, Charles X maintint d'abord Villèle, dont la politique parut, à une partie de l'opinion, en revenir à l'Ancien Régime. Le journalisme libéral trouva là matière à des déclamations qui n'auraient cependant pas suffit à déstabiliser le gouvernement, si ne s'était développée sur la droite une « contre-opposition » dont l'agitation allait grandissant ; elle avait reçu, en juin 1824, un appoint considérable avec l'arrivée dans ses rangs de Chateaubriand. A la suite d'un incident encore mal éclairci, le ministre des Affaire étrangères, qui avait pourtant si bien œuvré, avait été brutalement renvoyé par Louis XVIII. Il en conçut une rancune inexpiable contre Villèle et tourna contre lui tout le prestige de sa plume, ses positions sur la liberté de la presse et l'indépendance en Grèce autorisant en outre une collaboration des oppositions de droite et de gauche. Cette conjonction des forces hostiles devait clairement apparaître lors des débats suscités par les projets que présentait Villèle, qu'il s'agît d'indemniser les émigrés spoliés par les confiscations révolutionnaires, de réprimer les sacrilèges, ou de rétablir une sorte de droit d'aînesse dans les successions.
Charles X en costume de sacre
     Lorsqu'à la fin de 1827, Villèle, désavoué par une majorité d'électeurs, dut quitter le pouvoir, Charles X se résigna à mettre en place des personnalités plus agréables à l'opposition, dont Martignac, sans prendre la présidence du Conseil, devint le porte-parole. Ce gouvernement un peu terne caressa les sentiments nationalistes par une heureuse intervention dans la guerre d'indépendance de la Grèce et, à l'intérieur, s'en prit aux Jésuites, auxquels il disputa la direction de collèges qu'ils tenaient sous l'appellation discutable de « petits séminaires ».
Villèle
     En août 1829, Charles X surprit cependant l'opinion en portant au pouvoir une équipe d'hommes fortement marqués comme réactionnaires. Le chef de ce gouvernement, le prince Jules de Polignac, crut pouvoir remédier à son impopularité par une nouvelle entreprise militaire, qui pouvait flatter l'opinion nationale. Une expédition fut montée contre le dey d'Alger, qui avait gravement insulté le consul de France ; la ville elle-même était un nid de pirates, dont les entreprises menaçaient la sécurité du commerce et des personnes sur toutes les côtes méditerranéennes. L'opération, brillamment exécuté, aboutit, le 5 juillet 1830, à la prise d'Alger. Paradoxalement, ce succès allait pourtant contribuer à la chute du trône, en incitant Charles X à se durcis à l'égard de l'opposition au moment où sa victoire le privait de ses meilleures troupes.
     Au printemps de 1830, les députés votèrent une adresse qui demandait respectueusement au roi de changer ses ministres et à laquelle Charles X riposta par la dissolution de la chambre. Les élections de juin ayant renvoyé une majorité encore plus hostile à Polignac, le roi décida une sorte de coup d'État en invoquant l'article 14 de la Chartes : les « quatre » ordonnances, publiées le 25 juillet 1830 bouleversaient le système électoral et restreignaient sévèrement la liberté de la presse.
     De ce blocage, habilement exploité par l'opposition, sortit la révolution. Aiguillonnée par les journalistes, la population parisienne se souleva et, en trois jours de combats de rue — les «Trois glorieuses » — se redit maîtresse de la capitale. L'émeute allait-elle déboucher sur une nouvelle république ?
    Pour écarter cette éventualité, qu'ils redoutaient par-dessus tout, les députés de l'opposition en appelèrent au duc d'Orléans, cousin du roi, qui reçut le titre de lieutenant général du royaume. En vain le roi, réfugié à Rambouillet, tenta-t-il de sauver sa dynastie en abdiquant en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux, et en demandant lui-même à son cousin d'exercer la régence : les chefs de l'insurrection écartèrent cette solution. Charles X quitta la France sans résister davantage et, le 9 août 1830, le duc d'Orléans fut proclamé roi des Français, sous le nom de Louis-Philippe Ier.

Guillaume de Bertier de Sauvigny



La Restauration en trois temps.

     « Dans la personne de leur roi, ils restauraient l'autorité ; dans leurs assemblées, l'ardeur civique et l'éloquence ; dans l'Église, la gravité spirituelle ; dans leurs jeunes poètes, l'inspiration ». C'est en ces termes que Daniel Halévy évoquait la Restauration. La fin de la France impériale engendrait dans le corps de la nation française une heureuse décrispation des cœurs qui portait les esprits à la joie. Le soulagement qui accompagnait le deuil de l'Empire semblait provenir d'un mécanisme, établi par la durée des guerres et la sanction de la défaite, par lequel de nouvelles perspectives étaient produites. Afin de satisfaire cette joie naissante, il fallait organiser à l'aide d'institutions, le rétablissement de la stabilité publique, condition essentielle de la « concorde nationale ».
     Le retour de Louis XVIII permit donc au peuple français la réalisation d'une de leurs plus chères aspirations, que les guerres napoléoniennes n'avaient cessé d'étouffer, la paix. Cet état tant désiré allait rencontrer au sein d'un cadre constitutionnel un grand allié. Certains ont voulu voir dans cette alliance le fruit du hasard, d'autres celui d'un complot ; nous y verrions plutôt le mariage raisonnable entre les crispations du temps et la continuité du principe héréditaire, les dérèglements et l'équilibre issu de la Charte, une société en souffrance et la prudence politique qui émane de la constitution monarchique.
     Savoir raison garder, vieil adage que les rois de France avaient toujours espéré pratiquer et transmettre à leurs héritiers, Louis XVIII, à la lumière d'une expérience passée pas toujours bienveillante, tenta de donner à cette raison son fruit raisonnable. Il s'agissait de faire un compromis que le temps des rois garantissait. Le résultat fut une charte à travers laquelle la modernité épousait les formes de la tradition ; l'autorité royale se portant garante des libertés. L'autorité en haut, les libertés en bas, voilà le sens de la Restauration.
     Le retour à la paix civile ne s'est pas effectué sans tension ni incident. La vengeance, expression de la loi du talion, forte consommatrice en procès et règlement de compte, n'a pas trouvé auprès du gouvernement, malgré le vœu de quelques « impatients », un écho aussi favorable. Certes, des erreurs ont été commises ; mais elles se manifestaient dans un contexte où la rancune était devenue un lieu commun. Il fallait des exemples ; Ney en fut un. Son sacrifice malheureux fut un acte politique qui concourra à l'apaisement des esprits. Sans d'autres réformes, cet équilibre n'aurait pu être tenu. Les libertés, que reconnaissait la Charte, liberté religieuse dans l'article 5, liberté d'expression légalisée au travers de l'article 8, permirent d'ajouter à la Restauration une dimension plus humaine que méconnaissait la Révolution et l'Empire. L'échange des idées ne serait plus sanctionné comme il l'avait été sous les régimes précédents. Ce véritable souci de promouvoir un débat légal augmenta la capacité de respiration des tissus de la société. Dorénavant, c'est dans ce cadre que les propositions des partisans ou adversaires des projets gouvernementaux s'élaboraient, que la question des lois et de leur interprétation forçait l'indignation ou l'admiration, que les discussions politiques donnaient lieu à des répliques parfois tranchantes ; les têtes ne pensaient plus, les idées ne se défendaient plus sous la menace de l'échafaud. Le débat contradictoire était né, avec la tentation pour le gouvernement de l'influencer, de le contrôler ; tentation à laquelle il succombait à maintes reprises par le biais des lois sur la presse et par la manipulation du corps électoral. En fait, la paix retrouvée, la libération du territoire obtenue et les libertés admises, la joie s'étiola quelque peu ; les tensions nourries par des élans contradictoires de l'humaine nature, attisées par les événements politiques nourrirent les querelles intestines et modifièrent l'équilibre politique. A quelle passion devons-nous le sursaut ?
     Éclairée par l'espérance, poussée par la force naturelle, la hardiesse restaura le prestige français à l'aide de la valeur militaire. La chose était, pourtant, loin d'être acquise. Après les déconvenues diplomatiques et militaires de l'Empire, la politique extérieure de la Restauration dut se donner les moyens de son ambition. La lutte qu'elle entreprit pour vaincre sa crainte des défaites n'alla pas, au sein du gouvernement, sans hésitations ni tiraillements. Néanmoins, le succès de l'intervention militaire en Espagne offrit à la Restauration le respect de son peuple et celui des nations alliées. Les conséquence politiques ne se firent pas attendre, Villèle put dissoudre la chambre et les élections suivantes furent une belle victoire.
     Cette politique audacieuse fut, pourtant, mise en sommeil. La guerre avait un coût financier et les risques encourus mettaient en péril l'équilibre. De cela, Villèle n'en voulait à aucun prix. Il fallut attendre les velléités d'indépendance des Grecs, un changement de ministère, un courant d'opposition favorable pour qu'un corps expéditionnaire, dirigé par le général Maison, fut envoyé avec succès. La hardiesse, véritable passion de l'âme française, l'emporta sur la pusillanimité qui s'était emparé des cœurs. En cela, elle s'acquitta de sa tâche ; la crainte refoulée, un dessein honorable s'ouvrit pour la France. Est-il paradoxal de penser que cette hardiesse plongea le gouvernement de Charles X dans la difficulté ? L'usage de fit Polignac de cette passion se retourna contre le régime ; non pas en imaginant, par un astucieux débarquement, la prise d'Alger, mais plutôt par la témérité de cette entreprise par rapport à une situation intérieure fébrile. Lors des émeutes de fin juillet 1830, le troupes du général Bourmont manquèrent cruellement à Charles X. Malgré une belle réussite militaire, la hardiesse contribua, à sa manière, à la chute du trône. L'excès de ses mouvements entraîna les affaires publiques à de « funestes errements ». La raison de ces maux tenait-elle à l'utopie ?
     Sous l'appellation « d'utopie », nous rangeons toute conception politique, sociale ou économique qui fait prévaloir l'idéologie sur les réalités. La Restauration, dans son ensemble, échappe à ce type de projet idéal. Bien au contraire, elle tenta de faire cohabité les tendances les plus variées. C'est autour d'un compromis qu'elle se fonda et c'est l'interprétation d'un article par le roi Charles X qui conduisit l'opposition à s'en émouvoir et déclencha les hostilités qui lui seront fatales. La Restauration n'a pas organisé l'utopie, elle eut, cependant, sous la pression d'opinions contraires, des appréciations utopiques. Les ultras s'inspirèrent d'un ordre naturel, dont l'Ancienne France était une émanation, qui faisait fi de vingt-cinq années d'histoire. Instruits par de fortes convictions religieuses, ils furent à l'origine de la loi sur les sacrilèges, qui, à l'usage, resta une construction intellectuelle. Les libéraux eurent aussi leurs rêves. Ils oublièrent que la destruction des organes de protection ouvrière accélérerait le processus de la misère et qu'elle serait insupportable pour l'ordre politique. Quant aux phalanstères de Fourier, sans exercer aucune influence sur la vie sociale de la Restauration, ils représentèrent l'une des plus belles utopies du XIXe siècle. Les «cités-jardins » mettraient un terme à toute forme d'autorité. L'harmonie, par le jeu subtil de 810 passions humaines, engendrerait un état acceptable où chacun suffirait, en l'absence de toute contrainte, à chacun. Certains de ses disciples auraient apprécié que l'utopie du maître soit créatrice de réel. Les expériences qui furent tentées par la suite montrèrent que son système était inadapté à la nature humaine et inapplicable à la réalité des choses.
     L'utopie, forme de passion-idéal, enflamma les imaginations et alimenta les enthousiasmes de quelques groupes spécifiques. Munis d'un tel instrument idéologique, les faubourgs populaires n'allaient pas tarder à prendre les représentations d'un poudrière sociale.

Pierre-Jean Deschodt

Le sacre de Charles X à Reims

Chronologie


30-31 mars 1814 : Capitulation de Paris devant les alliés.
2 avril 1814 : Le Sénat prononce la déchéance de Napoléon à l'instigation de Talleyrand.
6 avril 1814 : Abdication sans condition de Napoléon.
29 avril 1814 : Louis XVIII arrive à Compiègne.
2-3 mai 1814 : Déclaration de Saint-Ouen.
4 juin 1814 : Proclamation de la Charte.
30 juin 1814 : Traité de Paris qui ramène la France à ses limites de 1792.
1er novembre 1814 : Ouverture du Congrès de Vienne.
1er mars 1815 : Napoléon débarque à Golfe-Juan.
22 avril 1815 : Acte additionnel aux constitutions de l'Empire.
18 juin 1815 : Défaite de Waterloo.
22 juin 1815 : Abdication de Napoléon en faveur de son fils.
8 juillet 1815 : Louis XVIII est de retour à Paris.
14-22 août 1815 : Élection de la chambre introuvable.
5 septembre 1816 : Dissolution de la chambre introuvable.
30 novembre 1818 : Libération du territoire.
13 février 1820 : Assassinat du duc de Berry.
20 février 1820 : Ministère Richelieu.
29 septembre 1820 : Naissance du duc de Bordeaux.
12 décembre 1821 : Démission de Richelieu.
28 janvier 1823 : Louis XVIII annonce l'imminence de l'intervention en Espagne.
24 mai 1823 : Le duc d'Angoulême arrive à Madrid.
24 décembre 1823 : Dissolution de la chambre des députés.
26-6 février 1824 : Chambre retrouvée.
16 septembre 1824 : Mort de Louis XVIII.
29 mai 1825 : Sacre de Charles X.
20 octobre 1827 : Bataille de Navarin.
6 novembre 1827 : Dissolution de la chambre par Villèle.
17-24 novembre 1827 : Échec de Villèle aux élections.
5 janvier 1828 : Martignac devient porte-parole du nouveau ministère.
Début septembre 1828 : Débarquement en Morée du corps expéditionnaire français.
22 mars 1829 : Autonomie de la Grèce.
8 août 1829 : Début du ministère Polignac.
2 mars 1830 : Discours du Trône.
15 mars 1830 : Adresse des 221.
16 mai 1830 : Dissolution de la chambre des députés.
29 juin 1830 : Victoire de l'opposition aux collèges électoraux d'arrondissement.
5 juillet 1830 : Prise d'Alger par les troupes du général de Bourmont.
25 juillet 1830 : Proclamation des quatre ordonnances.
28, 29, 30 juillet 1830 : Émeutes parisiennes.
7 août 1830 : Louis-Philippe reçoit de la chambre le titre de Roi des Français.
16 août 1830 : Départ de Charles X pour l'Angleterre.


Les deux textes ainsi que la chronologie sont extraits de l'ouvrage « La Restauration en questions » de Guillaume de Bertier de Sauvigny, avec la collaboration de Pierre-Jean Deschodt, éditions Bartillat.

dimanche 17 octobre 2010

Une pensée pour Marie-Antoinette.

Il y a 217 ans mourrait sur l'échafaud la dernière la souveraine à avoir porté le titre de « reine de France ».

C'était à Paris, le 16 octobre 1793.

Marie-Antoinette est condamnée à mort aux alentours de quatre heures du matin.
A cinq heures et demi elle reprend lentement le chemin de son cachot où elle n'aura plus à faire désormais qu'un séjour de courte durée.
Bien qu'elle soit épuisée et qu'il ne lui reste que peu de temps pour se préparer à la mort, la reine, à qui l'on a consenti de donner une feuille de papier, une plume, de l'encre et deux bougies, en rentrant dans sa prison a tout d'abord écrit à Madame Élisabeth.
« C'est à vous, ma sœur, que j'écris pour la dernière fois. Je viens d'être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocent, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments... J'ai un profond regret d'abandonner mes enfants, vous savez que je n'existais que pour eux... Recevez pour eux deux, ici, ma bénédiction...
  Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément, qu'il ne cherche jamais à venger notre mort. J'ai à vous parler d'une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine. Songez à l'âge qu'il a et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu'on veut et même ce qu'il ne comprend pas (Marie-Antoinette a été accusée à tort d'inceste sur son fils, ndlr). Un jour viendra, j'espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous les deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées.
  Je meure (sic) dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères que j'ai toujours professé... Je demande pardon sincèrement à Dieu de toutes les fautes que j'ai pu commettre depuis que j'existe... Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes, et à tous mes frères et sœurs. J'avais des amis. L'idée d'en être séparée pour jamais, et leurs peines, sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant; qu'ils sachent du moins, que jusqu'à mon dernier moment, j'ai pensé à eux.
  Adieu, ma bonne et tendre sœur; puisse cette lettre vous arriver. Pensé (sic) toujours à moi, je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants; mon Dieu qu'il est déchirant de les quitter pour toujours ! Adieu ! Adieu ! Je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre de mes actions on m'amènera peut-être un prêtre (assermenté), mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot (les prêtres jureurs étaient schismatiques, ndlr), et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »

Ce qu'on peut appeler son " testament " achevé, elle s'étend sur son lit, toujours vêtue de sa robe noire, et Rosalie Lamorlière qui se présentera dès sept heures la trouvera pleurant doucement, le visage tourné vers la fenêtre où clignote la vague lueur du réverbère.

– Que désirez-vous prendre ce matin ? demande la jeune servante. Vous n'avez rien pris hier au soir et presque rien dans la journée.
– Ma fille, tout est fini pour moi, je n'ai plus besoin de rien...

  Mais comme Rosalie insiste : « Madame, j'ai préparé un bouillon », la reine finit par se laisse convaincre. A peine peut-elle, il est vrai, avaler quelques cuillerées.
  Elle se reprend pourtant, et le jour qui achève de se lever lui rend peu à peu son courage habituel.
Après avoir changé sa chemise tachée de sang en présence de l'officier de gendarmerie qui remplace le lieutenant Busne (ses ordres indiquent, a-t-il déclaré, qu'il doit avoir l'œil sur tous les mouvements de la prisonnière), elle enfile le déshabillé blanc qu'elle met d'ordinaire le matin avant de draper sur ses épaules un grand fichu de mousseline.
  Sa coiffe lui semblant peu seyante, elle eût désiré s'en aller tête nue. Mais, cette faveur lui ayant été refusée, elle repassa soigneusement son bonnet et voulut aussi elle-même couper ses cheveux. Assise sur son lit de sangle, elle disait aux gendarmes qui n'étaient séparés d'elle que par un paravent :

– Croyez-vous que le peuple me laissera aller à l'échafaud sans me mettre en pièces ?
  A quoi l'un d'eux répondit :
– Vous y parviendrez sans qu'il vous soit fait aucun mal.

Neuf heures. Accompagné de deux de ses assesseurs, le président Hermann, chapeau bas, pénètre dans la cellule où Marie-Antoinette, agenouillée auprès de son lit, achève ses dernières prières. Le greffier Fabricius, qui survient peu après, déploie aussitôt une feuille de papier. Marie-Antoinette a compris ce que ce dérisoire cérémonial signifiait :

– Inutile, dit-elle d'un ton majestueux, je ne connais que trop cette sentence.
  Les pesantes formules n'en tombent pas moins de la bouche du greffier. Mais à peine a-t-elle subi ce premier supplice d'un homme jeune et athlétique fait son entrée. C'est Henri Sanson, le fils de l'exécuteur qui, neuf mois plus tôt, a guillotiné Louis XVI. A lui revient aujourd'hui d'exercer l'office de bourreau. Il voudrait se montrer courtois, mais Hermann le rappelle à l'ordre :
– Fais ton devoir !
  Il s'incline, demande à la condamnée de présenter ses mains.
– Oh ! mon Dieu ! Voulez-vous les lier ?
– J'y suis obligé.
  Alors, comme elle esquisse une résistance, il lui saisit les deux bras qu'il attache fortement derrière le dos, à la hauteur des coudes. Puis, après avoir à grands coups de ciseaux taillé ce qu'elle a laissé subsister de sa chevelure devenue toute blanche, il pousse la condamnée vers la cour.

  Et c'est là que Marie-Antoinette ne peut réprimer une nouveau sursaut d'épouvante. Elle s'était imaginée qu'elle serait transportée dans un carrosse semblable à celui qui avait emmené le roy le matin du 21 janvier. Or c'est une grossière charrette qu'elle aperçoit, une charrette destinée à véhiculer des ordures. La mesure est comble. C'est le pilori, aboli depuis peu, qu'elle va subir.

  De ce moment on lui vit un visage défait, dont le peintre David embusqué à l'angle d'une rue allait cruellement accuser les traits, soulignant les coins de la bouche affaissés; le douloureux rictus d'agonie. Mais elle n'en oubliera  pas pour autant de redresser la tête.
  Onze heures. La charrette s'ébranle en grinçant. La précède, à cheval, l'épée au poing, le comédien Grammont qui commande l'escorte des gendarmes. Son rôle lui est assez familier. Plusieurs fois il en a joué de semblables au théâtre du Marais.

  Assise du côté opposé au sens de la marche, Marie-Antoinette est flanquée à sa gauche de l'abbé Girard qui ne dit mot, en à sa droite du bourreau, tenant d'une main son tricorne, de l'autre la corde qui lie les bras de la reine.
  Oublieux de ses amours comme de ses haines, Paris regarde passer avec indifférence le lugubre convoie. Voudrait-il, il est vrai, manifester trop bruyamment sa pitié, les trente mille soldats disposés sur le parcours de la voiture suffiraient à l'en empêcher. Toutes les mesures sont prises et bien prises ! Une fois de plus la police républicaine a su réduire à l'impuissance ceux des fidèles de la reine qui projetaient encore de la sauver.

  Les compagnons du perruquier Basset sont bien venus au rendez-vous qui leur avait été assigné. Mais, alors qu'ils espéraient êtres cinq cents, à peine s'ils se sont retrouvés une soixantaine; quelques petits commerçants et ouvriers de la section des Arcis, cinquante-deux volontaires du village de Vanves... Aujourd'hui, comme au 21 janvier, les agents du Comité ont dispersé les conjurés avant même qu'ils aient pu se rassembler.
  En vain quelques courageux vont-ils élever au-dessus de leur tête leur signe de ralliement : une petite carte portant un cœur entouré de l'inscription Vive Louis XVII, roi de France ! Nul ne répondra à cet appel muet.
Devant leur petit nombre, ils finiront par prendre peur. La journée ne se terminera pas sans que plusieurs d'entre aux soient emprisonnés.

  C'est donc dans une solitude totale que s'achève pour Marie-Antoinette cette ultime « promenade », si différente de ses glorieuses sorties d'autrefois lorsqu'elle se rendait à l'Opéra dans son carrosse bleu et argent, attelé de huit chevaux, tandis que le canon des Invalides tirait des salves et que les gardes du corps, au baudrier doré, caracolaient sur le pavé jonché de fleurs des champs.
  Quels ont du êtres les sentiments de la reine ce matin là, trainée dans Paris comme un vulgaire paquet sur une charrette à détritus... Combien a dû être déchirante, pour cette mère attentive, la pensée de ses enfants bientôt orphelins, et en particulier celle du petit Louis XVII, son fils, qui ignore tout de ce qui se passe et qui vit un véritable Calvaire entre les mains du jacobin Simon.

  D'une lenteur imprévisible, le funèbre voyage se poursuit parmi les cahots de la voiture qui tressaute sur le pavé inégal. A l'entrée de la rue Saint-Honoré, des « patriotes » patentés se croient obligés de manifester leur opinion par des cris de haine qui montent vers une condamnée absente et comme insensible.
  Elle ne se ressaisira un moment qu'en longeant le Palais-Royal. C'était là qu'avait habité le duc d'Orléans, l'homme en qui elle avait vu, dès le premier jour, le responsable de sa chute. Un geste de colère lui échappera, qui la tirera un instant de l'inconscience hébétée où elle essayait de se chercher un refuge.

  Demain, le Père Duchesne en témoignera : Quelle différence, écrira Hébert, de ces moments de vengeance à ces moments de badauderie où tous les Français n'avaient pas assez d'yeux pour admirer leur dauphine ! Mais il croira devoir ajouter : La gueuse, au surplus, a été audacieuse et insolente jusqu'au bout.

Aux abords des Tuileries, le cortège piétine un instant pour laisser passer un gros de cavaliers qui doit couvrir l'échafaud dans la direction du Cours-la-Reine. Émergeant de la brume qui commence à se dissiper, la façade du château apparaît derrière la grille en partie abattue le matin du 10 août.

  D'un mouvement instinctif, la reine a tourné la tête du côté gauche : dans cet appartement, qui donne sur le jardin, elle a eu ses plus longs entretiens avec Fersen, dans cet autre, qui regarde la cour, Bertrand de Mollevile exposa un projet qui la séduisit mais font le roi ne voulut pas.

  Ici logeait le dauphin, et c'est cette terrasse qu'elle dut traverser sous les huées pour se rendre à l'Assemblée le jour où le Trône fut renversé.

  Les clameurs injurieuses se sont tues. En proie à on ne sait quelle obscure inquiétude, les autorités ont voulu empêcher les gens de se mettre aux fenêtres. Mais tout le long du parcours le silence qui a régné le plus souvent a tenu lieu de respect.

  A un moment, même, quelques cris ont été poussés qui furent peut-être, il est vrai, faussement interprétés :

  – A bas les chapeaux !
  Croyant à un mot d'ordre, les citoyens se sont découverts.
  Prudhomme, observateur assez véridique, qui a décrit la scène dans ses Révolutions de Paris, pourra conclure : Rue Saint-Honoré, où la foule était la plus dense, il y eut des battements de mains à certains endroits, mais en général on parut oublier tous les maux causés à la France par cette femme pour ne penser qu'à sa situation actuelle.

L'ignominieuse exposition publique touche d'ailleurs à sa fin. On n'avance plus que lentement, car la multitude, débordant de partout, a déconcerté un instant le service d'ordre. Et soudain Marie-Antoinette paraît surprise : devant l'arcade qui aboutit au passage conduisant au Club des jacobins s'étale en gros caractères une inscription qui a dû lui sembler énigmatique :

  Atelier d'armes républicaine pour foudroyer les tyrans.

Pour la première fois depuis qu'elle a quitté la Conciergerie, elle interroge l'abbé Girard qui fait tout le parcours en silence, tenant dans ses mains jointes un petit crucifix d'ivoire. Mais, imitant Santerre lors que l'exécution de Louis XVI, Grammont prétend étouffer la voix de la condamnée :
  – La voilà, l'infâme Antoinette ! hurle-t-il en brandissant son épée. Elle est foutue !
  La reine ne saura jamais ce que signifie l'étrange enseigne...
  Midi sonne. Noire de monde, la place de la Révolution est en vue. On descend la rue Royale qui aboutit directement à la guillotine dont on distingue les bras levés et le triangle d'acier fixé tout en haut dans sa rainure. Encore quelques tours de roues et le but est atteint.
  
  C'est avec une hâte surprenante que Marie-Antoinette gravit l'échelle, à la bravade, raconte un témoin, et si vite qu'elle en perd un de ses petits souliers couleur prunelle. Mais, comme en arrivant sur la plate-forme elle a mis le pied par mégarde sur celui du bourreau :
  – Monsieur, a-t-elle dit, je vous demande pardon, je ne l'ai pas fait exprès.
  Les aides la saisissent. Pour éviter qu'ils ne touche à sa coiffure, elle a encore la présence d'esprit de faire d'une secousse sauter son bonnet. Puis elle s'abandonne, les yeux fermés. On l'entraîne. On l'attache sur la planche de la bascule. Que de lenteur méthodique dans cette hâte ! Un bruit sourd se fait entendre...

  Un aide de Sanson présente au peuple qui acclame la République la tête d'où le sang ruisselle et tombe à grosses gouttes sur les spectateurs les plus rapprochés. Quelques femmes essuient leurs larmes. D'autres, plus nombreuses, qui semblent ivres, dansent la Carmagnole autour de l'échafaud d'où la foule commence à se retirer. Le ciel se charge de lourds nuages que le vent, soudain calmé, ne parvient plus à dissiper.












samedi 9 octobre 2010

Argumentaire anti-avortement.

Est-il permis d’avorter ?

Petite étude sous la forme d'une question théologique de St Thomas
par S. Lutz

Objections :

Il semble qu’il soit licite d’avorter dans pour les raisons suivantes.

1. La femme est maître de son corps.

Les femmes ont un droit de disposer de leur corps, c’est une revendication du féminisme contre toutes les formes de misogynie. Elles ont donc le droit d’avorter.

2. L’enfant n’a pas été désiré

Lorsqu’un enfant n’a pas été désiré, il risque d’être malheureux de souffrir toute sa vie. Afin d’éviter toutes ces souffrances, il faudrait mieux qu’il ne naisse pas.

3. Le viol

Lorsqu’un viol a eu lieu et que la victime se retrouve enceinte et que pour des raisons diverses (budget, volonté,...) et parfaitement acceptables, elle ne veut pas avoir d'enfant (qui serait perturbé le jour où il apprendrait les conditions de sa création), alors il est licite de la faire avorter le plus rapidement possible : à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

4. "Paternité responsable"

Si la fécondation a lieu par accident (échec de la contraception), le couple peut retourner à son avantage le terme de l'Eglise de "paternité responsable" pour justifier que l'avortement est nécessaire par égard aux enfants déjà existants aux besoins desquels les parents ne pourraient plus subvenir efficacement si un nouvel enfant venait à naître. Beaucoup d’enfants conçus seront malheureux et n’auront pas une vie de qualité. L’avortement prévient ce problème et le résout.

5. Mauvais parents

Si les parents se savent incapables de bien assumer les rôles de père et de mère, il vaudrait mieux que la femme avorte s'il y a fécondation accidentelle pour ne pas laisser naître un enfant qui deviendrait assurément malheureux.

6. Malformation

Si, lors de la formation de l'embryon, on remarque une malformation qui aura pour effet absolument certain la naissance d'un enfant irrémédiablement handicapé ou anormal, il vaudrait mieux empêcher la naissance et faire avorter la mère par amour pour l'enfant, pour ne pas donner la vie à un être qui sera très probablement très malheureux et très seul du fait de son handicap. Cette solution semble la meilleure afin de lui épargner une indigne de l’homme.

7. Danger pour la vie de l'enfant et/ou de la mère

Si pour une raison quelconque les vies de l'enfant et/ou étaient à coup sûr menacées lors de l'accouchement, il vaudrait ne pas prendre le risque de tuer soit la mère et son enfant soit carrément les deux ! Cela peut devenir alors un choix entre une vie et une autre.

8. Mort du père

Si le père du futur enfant meurt durant la gestation, la mère peut vouloir ne pas donner naissance à un enfant qui n'a plus de père ; cela pourrait être très préjudiciable à l'équilibre psychologique de l'enfant et ce serait par amour que la mère ne voudrait plus alors d'un enfant dont elle sait qu'il souffrira.

S'il y a mort du futur père, la mère peut aussi se rendre compte de son incapacité financière (par exemple) à subvenir aux besoins d'un enfant que deux salaires auraient permis de bien faire vivre ; elle peut alors vouloir avorter.



Sed contra : Le Pape Jean Paul II écrit dans l’encyclique Evangelium vitae « Avec l’autorité conférée par le Christ à Pierre et ses successeurs, (…) je déclare que l’avortement direct, c’est à dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave en tant que meurtre délibéré d’un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite, elle est transmise par la Tradition de l’Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel » (n° 62)


Argumentation :

Il n’est jamais permis d’avorter. Cela apparaît dans le syllogisme suivant :

Il n’est jamais permis de tuer un être innocent.

Or l’enfant dans le sein de sa mère est un être innocent.

Donc il n’est jamais permis de tuer l’enfant dans le sein de sa mère.

La majeure du syllogisme est évidente car tout homme a le droit à la vie. Ce droit est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (article 3) et même par la loi Veil qui dépénalise l’avortement en France : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. » (article 1) ! Ce droit est absolu et inaliénable ; il ne fait qu’énoncer une exigence de toute société digne de ce nom : l’égalité absolue de tous les hommes quant à la vie. On peut même dire que ce droit est le premier car il fonde tous les autres droits ; s’il n’est pas respecté tous les autres sont menacés. Supprimer à un être le droit à la vie revient en effet à supprimer le sujet du droit.

C’est à la mineure que les partisans de l’avortement s’attaquent. C’est cette vérité que nous allons nous attacher à prouver plus longuement. En effet, c’est une constante chez les hommes : à chaque fois qu’ils ont voulu exploiter leurs semblables ou les exterminer, ils ont mis en doute le caractère humain de ceux-ci. Dans l’antiquité, les esclaves étaient considérés comme des choses, au XVIe siècle les indiens comme des « bêtes à apparence humaine », ainsi que nous le rapporte Montaigne et plus près de nous les nazis ont considérés les juifs comme des « non-hommes » des Unmemschen.

Or le caractère humain de l’embryon ne fait pas de doute. La science génétique moderne montre que dès le premier instant de la vie, se trouve déjà fixé le programme de ce que sera ce vivant. A la rencontre des gamètes mâles et femelles, tout le code génétique, c’est-à-dire, ce qui fait que cet être est un homme, et même cet homme dans sa particularité et non un autre, est présent. Voici ce que déclarait devant Commission du Sénat des Etats-Unis le professeur Jérôme Lejeune, membre de l’Institut et découvreur du gène de la trisomie : « Sitôt que les 23 chromosomes paternels sont réunis avec les 23 chromosomes maternels, toute l’information génétique, nécessaire pour exprimer toutes les qualités innées de l’individu nouveau, se trouve rassemblée. De même que l’introduction d’une mini cassette dans un magnétophone permet la restitution d’une symphonie, de même le nouvel être commence à s’exprimer sitôt qu’il est conçu ». Et le Professeur Lejeune de conclure « La nature humaine de l’être humain, depuis sa conception jusqu’à sa vieillesse, n’est pas une hypothèse métaphysique, mais bien une évidence expérimentale ». A titre de comparaison, personne ne se demande en médecine vétérinaire si un embryon de vache est animé de vie féline ou canine. Il ne fait de doute pour personne que ce que la vache porte dans son utérus est un veau. De même, le produit de la procréation humaine est un être humain.

On peut arriver à la même conclusion en raisonnant par l’absurde. Notons tout d’abord qu’il est impossible de nier avec une certitude absolue que l’embryon soit un être humain. C’est une évidence. Le maximum que l’on puisse concéder est qu’il est douteux que l’embryon soit un être humain. Il se pourrait en effet qu’à un moment donné l’embryon humain qui était jusque là un être potentiellement humain devienne réellement un homme. Remarquons déjà à ce stade qu’on se heurte à deux problèmes insolubles : si l’embryon humain n’est pas dès sa conception un être humain quand le sera-t-il effectivement ? Par quel saut ontologique extraordinaire cela se produit-il ? Il est totalement impossible de morceler le processus physique enclenché pour y introduire une discontinuité et affirmer : « ça y est, c’est une personne » alors qu’avant cela n’en était pas une. Mais il y a plus. En effet, dans ce cas, à chaque fois que l’on pratique un avortement, on accepte alors logiquement le principe que l’on tue peut-être un homme. Mais accepter ce principe, c’est accepter qu’il est licite de tuer un être humain, car en prenant le risque de tuer un homme, je prends le risque d’être homicide. Je remets en cause par voie de conséquence l’inviolabilité absolue de la vie humaine.

Mis en forme, le raisonnement s’énonce alors de la façon suivante :

Pour rendre licite l’avortement, il ne suffit pas de prouver que le fœtus puisse ne pas être une personne, il faut pouvoir prouver avec certitude que cela n’en est pas une. En effet, dans le cas contraire, on prend le risque d’être homicide.

Or il est impossible d’avoir la certitude métaphysique que le fœtus n’est pas une personne humaine et la science nous incline même à penser le contraire.

Donc il n’est jamais licite d’avorter.

Réponse aux objections.

Principe général :

Une intention bonne ne suffit pas à changer la valeur d’un acte. Ainsi on ne peut pas exécuter des innocents, pour sauver la Patrie. Sauver le Patrie est une fin bonne, mais cette fin ne justifie pas qu’on sacrifie un innocent : le droit à la vie humaine est inaliénable. Plus brièvement, la fin ne justifie pas les moyens. Or nous avons vu dans le corps de l’article, que l’avortement est toujours intrinsèquement mauvais parce qu’on tue un enfant. De même, les circonstances ne suffisent pas à changer la valeur d’un acte. Elles peuvent atténuer ou aggraver la responsabilité de celui qui le pose, mais en aucun cas elles ne peuvent faire ce que ce qui est mal devienne bien.

1.La femme est maître de son corps.

L’enfant non né n’est pas un organe de sa mère, il est un être unique, distinct, avec son individualité génétique propre. La femme ne peut disposer l’existence de cet être à sa guise comme le faisait le pater familias dans la société romaine. Refuser cela, c’est reconnaître l’esclave, système où un être humain peut devenir la propriété d’un autre.

2.L’enfant n’a pas été désiré

Il n’existe aucun critère pour dire si un enfant désiré sera heureux et si un enfant désiré sera malheureux . Il existe des enfants non prévus qui sont aimés et des enfants désirés qui ne le sont pas : les bourreaux d’enfants désirent avoir des enfants. La psychologie montre en outre que la mère passe souvent au cours de sa grossesse de la contrariété à l’acceptation, et de l’acceptation à l’amour. Nous ne pouvons pas figer le désir au moment du début de la grossesse car il mûrit et progresse. Nous n’avons pas été tous désirés ; mais nous sommes sûrs d’avoir été accueillis. Enfin, l’enfant n’est pas un objet de consommation, c’est une personne. C’est ne pas une vidéo ou une voiture, si « ça » plaît, on le prend ; sinon on avorte.

3. Le viol

On ne remédie pas à une injustice en commettant une injustice plus grave encore ; on ne répare pas le mal en commettant le mal. Par ailleurs, on assiste ces dernières années à une augmentation du nombre de viols. La libéralisation de l’avortement crée une mentalité de violence où le plus fort a le droit pour lui et où le plus faible ne peut résister au plus fort. Par là elle, elle conduit à banaliser le viol en exposant davantage encore les femmes à l’emprise phallocratique des hommes. Enfin, il est malhonnête de se servir de situations extrêmes pour banaliser l’avortement. A partir de quelques situations contraignantes, tout devient soudainement permis.

4. "Paternité responsable"

Les partisans de l’avortements ont l’habitude de dire que la prévention à l’avortement se fait par la contraception. Or l’habitude contraceptive engendre la mentalité abortive : en cas d’échec de la contraception, on recourt plus facilement à l’avortement. Les faits sont d’ailleurs là pour en témoigner, 25 ans après la voir Veil, le nombre d’avortements n’a pas diminué et a même augmenté. Par ailleurs, dire qu’à partir du moment où les parents sont trop pauvres les enfants n’auront pas une vie de qualité, revient à soutenir que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue qu’à partir d’un seuil de qualité. C’est une proposition monstrueuse et inacceptable, car on soutient le subjectivisme intégral. Quelle est cette qualité de vie ? Où se situe le bonheur ? Faut-il préférer le magnétoscope à l’accueil de l’enfant ? Le bonheur de l’un ne fait pas le bonheur de l’autre : Pierre sait sourire là où Paul pense au suicide. Enfin, notre société n’a jamais été aussi riche. Il faudrait donc penser à une politique familiale qui donne au couple ayant de nombreux enfants le minimum de biens matériels indispensables pour assurer une existence digne.

5. Mauvais parents

Personne ne peut prévoir ce que sera le bonheur d’un enfant. S’il est légitime de tuer un être humain parce qu’il risque d’être malheureux, alors il est aussi légitime de tuer ceux qui, dores et déjà sont malheureux. Et personne n’ose soutenir cette conséquence pourtant rigoureuse.

6. Malformation

Si l’on admet que l’on peut éliminer tous les indésirés (les handicapés, le trisomiques, les malades mentaux), la société humaine se détruit. Si l’on admet pas la présence des autres avec leurs différences, la vie en société devient infernale. Face à un handicapé, quelle est la solution la plus humaine, le supprimer ou l’aider à mener la meilleure existence compte tenu de ses capacités ? L’enfant atteint d’une malformation est pourtant membre de l’espèce humaine. Si l’on l’élimine en raison de sa malformation, on éliminera ceux qui n’ont pas la couleur de peau ou le sexe espéré.

7. Danger pour la vie de l'enfant et/ou de la mère

Ainsi que nous l’avons dit tout au début, la fin ne justifie pas les moyens. Le principe de la solution est simple : on ne choisit pas. On ne peut pas sacrifier une vie innocente à une autre. Ce que l’on doit vouloir, c’est sauver les deux. Il peut arriver cependant que, ayant fait tout ce qui est humainement possible, on aboutisse à une conséquence non voulue : la mort. Il peut arriver aussi qu’en voulant soigner la mère d’un cancer, cela entraîne une conséquence malheureuse, non voulue, non désirée. Mais nous sommes là dans le cas d’un acte qui à un double effet l’un positif (la guérison du cancer), l’autre négatif (la mort de l’enfant). Cela est licite, car on ne veut pas dans ce cas l’effet négatif, on s’y résigne, on le désire pas, on le tolère.

8.Mort du père

Cette objection revient aux précédentes (n° 2, 4 et 6). On identifie indûment la vie humaine et la qualité de la vie humaine. Bien sûr, il est préférable qu’un enfant ait un père ou puisse avoir le minimum vital, mais en aucun cas le fait qu’il n’ait pas de père, ne donne le droit de le tuer. Vie humaine et qualité de vie ne sont pas à mettre sur le même plan. Pour prendre un exemple, on ne pas mettre sur le même plan la démocratie et la qualité (ou les défauts) de la démocratie. Les défauts de la démocratie, il faut les combattre, mais le pire moyen de les combattre serait de détruire la démocratie.


Source : http://www.salve-regina.com/Famille/IVG.htm



« La pitié n'est pas révolutionnaire... »

... disait le général républicain Westermann, fou de massacre et de sang.
Légitimes et glorieux, festifs et fraternels, d'amples fruits d'une « raison » attendue par les siècles: c'est ainsi que sont habituellement présentés les événements de ce qui fut aussi l'une des périodes les plus sanglantes de l'histoire, inaugurant tragiquement une succession de révolutions et de conflits qui marquèrent l'Europe jusqu'au milieu du XXe siècles.

    La pitié... C'est sans doute ce qui a manqué aux auteurs des massacres de septembre, de Lyon, de Marseille, de Bordeaux; aux bourreaux des innombrables Français tués par le « rasoir républicain ».
C'est sans doute ce qui a manqué aux geôliers du petit Louis XVII, mort à l'âge de dix ans, après trois ans de détention dans des conditions effroyables, orphelin de ses deux parents.
C'est sans doute aussi ce qui a fait défaut aux fantassins des colonnes infernales du général Turreau, parcourant la Vendée en sabrant, brûlant, pillant tout ce qui se trouvait sur leur chemin.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 550.000 victimes rien que pour l'Ouest.

    « Prononcer le nom de Turreau, nous dit Julien Rousseau, c'est évoquer... quatre ou cinq mois d'atrocités inouïes, le pays traversé en tous sens par ces armés... détruisant tout sur leur passage, incendiant les maisons et les bois, massacrant sans distinction hommes, femmes, enfants, vieillards, sans même s'inquiéter de leurs opinions, ni de leur comportement, aussi bien des « rebelles » que des patriotes, des officiers municipaux et des gardes nationaux; c'est évoquer les massacres de Chemillé, Gonnord, Gesté, Saint-Laurent-des-Autels, Melay, Châtillon, la Gaubretière, Chavagnes, Les Lucs, le Boupère, la Limouzière, Chanzeaux, la Flocellière...; ce sont les pires turpitudes, les orgies, les viols, les femmes enceintes éventrées, les petits enfants fendus par le milieu ou embrochés vivants au bout des baïonnettes. »

    Quand les grands symboles républicains sont brandis avec fierté, comment ne pas entendre les cris déchirants des ces enfants hachés à coups de sabre résonner à nos oreilles, ceux des vieillards jetés dans des fours chauffés à blanc, ceux encore des hommes et des femmes balancés pieds et poings liés dans le fleuve, à Nantes, sous les directives de Jean-Baptiste Carrier...
«Ah ! Quel torrent révolutionnaire que la Loire !» s'exclamera d'ailleurs ce dernier.

    Comment ne pas se souvenir de ces centaines de victimes agonisant dans des champs de cendres ? Des ces Français devenus la proie d'autres Français. Des familles entières, du nourrisson au grand-père, passées par le fil de l'épée, brûlées, fusillées, démembrées, éventrées, dépecées.
«Les soldats, dit un rapport républicain, cassent leurs armes à force de tuer.»

    «On ne voyait, dit un contemporain, que maisons en cendres ou croulant dans les flammes. Les mugissements des animaux dans leurs étables embrasées; les cris lamentables et perçant des malheureux à demi brûlés, criblés de balles, de coups de sabre et de baïonnette; des femmes enceintes, le ventre ouvert et leurs enfants à côté d'elles; des jeunes filles égorgées qui offraient encore les marques de la brutalité des soldats...»

    Cet entêtement dans le génocide, cette férocité obstinée, n'est pas le fruit d'une colère subite et brutale qui lui servirait d'explication, sinon d'excuse. Non, elle a été longuement concertée, mûrie dans les bureaux révolutionnaires, par des chats-fourrés travailleurs et compétents, avant d'être appliquée sur le terrain.
Chaque membre du Comité de Salut public est ainsi responsable de chacune des femmes vendéennes assassinées, de chaque enfant brûlé vif, de chaque paysan mutilé. Car tout cela se poursuit longuement, plusieurs mois, et l'horreur s'accomplit jour après jour dans un effort durable que le régime révolutionnaire veut et soutient, cependant que ses officiers, à l'ombre de ses drapeaux, y consentent.

    Pour établir toutes ces horreurs dans leur vérité saignante, nous n'avons pas besoin de la tradition vendéenne. Les rapports des républicains y suffisent.
« Mes camarades, nous pénétrons dans le pays insurgé. Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d'être brûlé, de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage » commanda par exemple le général Grignon.

    Voilà donc ce le vrai visage de la Révolution française, celui qu'on ne nous montre pas, bien différent du masque "fraternel" et "jovial" présenté dans les manuels scolaires. Visage d'autant plus hideux que l'on en découvre tous les traits sans maquillage.

    La République a ses mythes fondateurs. L'un des plus remarquables est sans nul doute la Révolution du XVIIIe siècle. Sa chronologie, ses acteurs, ses événements, ses thuriféraires font partie de cette geste grandiose, épique, majestueuse lui offrant de croire qu'elle est née de quelque chose et de quelque part. Il est toujours dans l'intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir de masquer le violence et l'arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination. Mais l'histoire ne s'écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne devrait pas s'encombrer des intérêts et des visées utilitaristes.

Pour conclure, quelques vers de Pierre d'Angles :

« Vous avez tout brûlé, chez nous, châteaux, chaumières,
Étables et clochers. Vous traîniez les enfers
Pour faire du bocage un immense désert
Sans une âme qui vive et sans pierre sur pierre…

Aujourd’hui nous pouvons vous juger à vos faits.
Votre révolution a incendié notre terre.
Elle a porté, partout, la misère et la guerre,
Quand le monde a jamais plus désiré la paix…

Je ne peux pas fêter votre révolution.
On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.
Je porterai le deuil de toutes ses victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération. »