lundi 6 février 2012



« Si la tristesse était grande sur les bruyères de Combourg,
elle était encore plus grande au château : on éprouvait,
en pénétrant sous ses voûtes, le même sentiment qu'en entrant
à la chartreuse de Grenoble. Lorsque je visitai celle-ci
en 1805, je traversai un désert, lequel allait toujours croissant ;
je crus qu'il se terminerait au monastère ; mais on me montra,
dans les murs mêmes du couvents, les jardins des chartreux
encore plus abandonnés que les bois. Enfin, au centre
du monument, je trouvai, enveloppé dans les replis de toutes
ces solitudes, l'ancien cimetière des cénobites ; sanctuaire
d'où le silence éternel, divinité du lieu, étendait sa puissance
sur les montagnes et dans les forêts d'alentour.»
 

François René de CHATEAUBRIAND
Mémoires d'outre-tombe, 1848-1850,
Livre troisième, chapitre III.

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