samedi 1 juin 2013

Du choix d'un état



e choix d'un état est d'une souveraine importance. Nos pères disaient que pour bien choisir il fallait implorer l'inspiration de Dieu, car il faut prendre la voie qu'Il veut. Il n'y a pas mieux à dire. Réfléchissons pieusement et sérieusement à l'avenir que nous nous traçons d'avance parmi les hommes, et prions. Lorsque nous aurons entendu dans notre cœur la voix divine qui nous dira, non pas un seul jour, mais des semaines entières, des mois entiers, et chaque fois avec une nouvelle force de persuasion : « Voici l'état que tu dois choisir ! », obéissons à cette voix avec une ferme et courageuse volonté. Entrons dans cette carrière, et marchons en avant, en y portant les vertus qu'elle demande.

     Avec le secours de ces vertus, toute profession est excellente pour qui en a la vocation. Le sacerdoce, qui épouvante celui qui l'a embrassé légèrement et ayant encore dans le cœur le goût du siècle, n'a que délices et honneur pour l'homme pieux et recueilli ; la vie monastique elle-même, que beaucoup dans le monde regardent, les uns comme intolérable, les autres même comme ridicule, n'a que délices et honneur pour le religieux qui ne se croira pas inutile à la société parce qu'il n'exerce sa charité qu'au profit de Dieu, de quelques autres moines et de quelques pauvres laboureurs. Le noble métier des armes a un charme infini pour quiconque se sent au cœur du courage et comprend que s'il est quelques chose de glorieux, c'est assurément d'exposer ses jours pour son pays.

     Chose admirable ! tous les états, depuis les plus brillants jusqu'à celui de l'humble artisan, ont leur douceur et une dignité véritable. Il ne faut que vouloir faire la volonté de Dieu et pratiquer les vertus que réclame chaque profession. C'est parce qu'un trop petit nombre les pratique ou perd de vue Dieu, que si souvent on entend les hommes maudire la condition qu'ils ont choisie.

     Lorsque nous aurons prudemment fait choix d'une voie, n'allons pas imiter ces gens qui se lamentent éternellement. Ne nous laissons agiter d'aucun vain regret, d'aucune velléité de changement : restons à notre place. Tout chemin de la vie a ses épines. Dès que nous avons posé le pied dans l'un de ces chemins, poursuivons coûte que coûte. Reculer, c'est lâcheté. Il est toujours beau de persévérer, excepté dans le mal, et celui-là seul qui sait persévérer dans ce qu'il a entrepris, peut se flatter de devenir un honnête homme ou une prud'femme.

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