Vraiment c'est incroyable (et c'est bien affligeant) !
Comme le cœur se perd dans notre siècle, et comme
Nous avons pris pour Dieu la matière et l'argent !
Je m'en rapporte à vous, combien de fois en somme
Vous a-t-on dit, mon cher, que quelqu'un était bon ;
En revanche combien de fois qu'il était riche ?
Vante-t-on la vertu ? vous savez bien que non !
La fortune, voilà, partout, ce qu'on affiche.
Je voudrais être un peu moins misanthrope, mais
J'entends autour de moi : beau cheval ! belle femme !
C'est-à-dire beau corps ! jamais, au grand jamais,
Je n'entends ces deux mots, si doux pourtant : belle âme !
Ce dilemme dès lors ne peut être évité ;
Il s'impose implacable, absolu, nécessaire :
Ou nous ne savons plus comprendre la bonté,
Ou bien nous n'avons plus d'âmes bonnes sur terre.
Paul COLLIN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire