mardi 12 février 2013

Catéchisme sur le Mercredi des Cendres





Demande. Pourquoi le premier jour de carême est appelé jour des cendres ?
Réponse. A cause de l'imposition des cendres qui se fait en ce jour.
Explication. Ce jour est aussi appelé le chef du jeûne, parce qu'il est à la tête des jeûnes du carême. Avant l'addition des quatre jours de jeûnes réalisée sans doute par Saint Grégoire le Grand, le nom de chef du jeûne se donnait au premier lundi de carême pour la même raison. Les Pères du concile de Soissons, de 853, appelaient déjà le mercredi des cendres chef du jeûne, l'addition des quatre premiers jours était déjà bien établie en France en ce temps, au moins dans la majorité des Église.

D. L'imposition des cendres est-elle bien ancienne ?
R. C'est un reste de l'ancienne discipline de l'Église qui imposait des cendre sur la tête des pénitents publics, qui les recevaient pour marquer leur douleur.
Explication. La coutume de se couvrir de cendres et de cilice, pour marquer la douleur, était en usage chez les nations les plus anciennes : les ministres se revêtirent de sacs et se prosternèrent sur de la cendre pour apaiser la colère de Dieu : telle était en particulier la pratique des Juifs, comme l'Écriture le rapporte en mille endroits ; les chrétiens l'ont fait de même dans tous les temps, surtout lorsque la pénitence publique était en vigueur. Rien ne marque mieux l'humiliation et la douleur que ces symboles énergiques de sacs, de cilices, de cendres ; ce sont les expressions même de la pénitence.

D. Pourquoi l'Église fait-elle aujourd'hui l'imposition des cendres ?
R. L'Église impose des cendres sur la tête des chrétiens pour les exciter à la pénitence, en leur rappelant la pensée de la mort.
Explication. Souviens-toi, ô homme ! que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière : voilà ce que le prêtre dit à chacun de ceux à qui il impose des cendres ; anciennement à Milan on y répondait : je m'en souviendrai. Quelques rituels anciens veulent qu'on dise : fais pénitence dans la cendre et le cilice. On lit en d'autres : faites, Seigneur, que les cendres que je reçois deviennent pour moi un remède salutaire. Il y eut des endroits où l'on mit la cendre dans des vases de terre pour mieux marquer le néant de l'homme.

D. Avec quels sentiments doit-on recevoir les cendres ?
R. On doit recevoir les cendres en esprit de componction et de douleur, en faisant la résolution de faire pénitence pendant le carême.

D. Quel autre sentiment faut-il encore avoir en recevant les cendres ?
R. Il faut se soumettre à la mort, comme était pécheur, et en accepter l'arrêt en expiation de ses péchés.



Abbé Meusy, Catéchisme des Fêtes, Besançon, 1774.

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