ous avons vu les Mages venir adorer notre Sauveur dans sa crèche ; avertis par un ange de ne pas revenir auprès du perfide Hérode, ils retournèrent dans leurs pays par un autre chemin. Bientôt Joseph et Marie songèrent à accomplir deux nouveaux articles des lois de Moïse : l'un ordonnait à toutes les femmes qui étaient devenues mères de venir se purifier au Temple après un certain nombre de jours ; l'autre prescrivait d'offrir au Seigneur tout fils premier-né. Marie, donnant en cela un grand exemple d'humilité et d'obéissance, voulut se conformer à la règle commune des autres femmes ; en même temps, Jésus-Christ, qui, comme Dieu, se trouvait bien au-dessus de la loi mosaïque, voulut être porté à Jérusalem quarante jours après sa naissance, afin d'offrir à son père une hostie digne de Lui : c'est pour conserver ce double souvenir qu'on célèbre le 2 février la fête de la Purification.
Au moment de la naissance de Jésus, il y avait à Jérusalem un saint vieillard nommé Siméon. C'était un homme juste, qui attendait avec empressement le consolateur d'Israël, c'est-à-dire le Messie. Il lui avait été même révélé qu'il ne mourrait pas sans avoir vu le Christ du Seigneur. Conduit par une inspiration divine, il vint au Temple lorsque Marie apportait son divin Fils ; non seulement Siméon eut le bonheur de voir le Rédempteur du monde, mais Dieu lui permit encore de le tenir entre ses bras. C'est alors que, transporté d'une sainte joie et animé de l'esprit des prophètes, il rendit grâces à Dieu et prédit les futurs triomphes de ce divin Enfant. C'est maintenant, s'écria-t-il, que, suivant votre parole, vous laisserez mourir en paix votre serviteur, puisque mes yeux ont vu le salut qui vient de vous, que vous l'avez exposé à la vue de toutes les nations pour être la lumière qui se découvrira aux gentils et la gloire d'Israël votre peuple. Nous répétons ces belles paroles, lorsque nous récitons à complies le cantique : Nunc dimittis.
Tandis que la sainte Vierge et saint Joseph étaient en admiration sur ce que disait le saint vieillard, et qu'il les entretenait de ce qui devait arriver au Fils de Dieu dans la suite des temps et de la douleur qui transpercerait le cœur de Marie, une veuve nommée Anne survint en ce même temps. Véritable fille de Jacob, elle attendait avec ardeur la venue du Messie. Veuve après sept ans de mariage, elle avait passé sa vie jusqu'à quatre-vingts ans dans les jeûnes et les prières : sa demeure ordinaire était le Temple ; à peine eut-elle connu le Sauveur qu'elle joignit sa voix à celle de Siméon, et fit éclater sa reconnaissance et son bonheur en cantiques de louanges.
Qu'il est beau de voir ces deux vieillards rendre témoignage de la divinité du Sauveur, et mourir tranquilles parce qu'ils ont vu celui qui est la résurrection et la vie ! Quelque heureux qu'ait été leur sort, nous pouvons sentir qu'un non moindre bonheur nous est accordé, puisqu'il nous est donné de recevoir ce même Sauveur, nous seulement dans nos bras, mais encore dans notre cœur devenant le sanctuaire du désiré des nations.
Hérode, voyant que les Mages ne revenaient pas, entra dans une grande colère, et résolut de se défaire d'un enfant dont la naissance lui causait tant d'ombrages, et de noyer son berceau dans un fleuve de sang ; mais que peuvent les conseils des hommes contre Dieu ! L'ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit : Levez-vous, prenez l'enfant et sa mère, fuyez en Égypte, et n'en parlez pas que je ne vous le dise, car Hérode ne tardera pas à faire chercher l'enfant pour lui donner la mort ; Joseph se leva, et la nuit même, prenant l'enfant et la mère, il partit pour l'Égypte, où ils arrivèrent heureusement et où ils restèrent tant qu'il plut à Dieu de laisser son Fils dans cette espèce d'exil.
A chaque acte de la Sainte Famille, nous devons faire la même remarque, qui est pour nous un grand enseignement. Ainsi la conduite de Joseph dans cette circonstance est le modèle d'une obéissance parfaite ; car elle est simple et sans détournement, elle est prompte et sans retardement, elle est généreuse et pleine de confiance, il part sans préparatifs, sans provisions, il était pauvre, mais, avec la parole de Dieu, il était certain de ne manquer de rien.
Une obéissance semblable envers nos supérieurs, envers nos parents, envers l'Église, est la première et la plus essentielle des vertus d'un vrai chrétien dans tous les âges et dans toutes les conditions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire