e Christianisme, n'étant pas d'institution humaine, vit en paix avec le peuple et avec César, s'accommode aux monarchies comme aux oligarchies et aux démocraties : les empires ont trouvé en lui leur appui le plus ferme, il n'a rien ôté à la vertu des républiques. Il fait des sujets ou des citoyens, nulle part des démagogues ou des esclaves. Il coupe dans sa racine l'orgueil de ceux qui commandent, il ennoblit l'obéissance, en rattachant l'obéissance à sa source la plus haute ; mais aussi il enseigne à tous le prix de l'homme, la dignité de son origine, la valeur de son âme rachetée, la promesse de l'avenir, et tout ce vaste et fécond enseignement se résume en un seul germe et comme en un seul mot : Jésus-Christ. D'un bout du monde à l'autre, partout où règne la religion du Christ, il faut admirer la résignation qui sait souffrir et mourir, le courage qui sait parler et protester, la soumission sans la servilité, la liberté sans licence et sans orgueil, le même amour de Jésus-Christ inspirant le même amour de l'humanité, élevant toutes les vertus à ce degré que les anciens nommaient la sagesse et qu'ils croyaient au-dessus de nos efforts, que les chrétiens nomment la sainteté, le plus beau et le plus grand des spectacles que puisse voir l'œil de l'homme, le plus beau fruit de l'Église et de ses enseignements.
Petites lectures, 1870-1875
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