mercredi 4 avril 2012

Le prix de notre salut



ieu s'est anéanti jusqu'à la chair, jusqu'à la mort, jusqu'à la croix : qui appréciera à sa juste valeur ce que fut l'humilité, la douceur, la générosité du Seigneur en revêtant la chair, en étant condamné à mort, en étant soumis à la honte de la croix ? « Mais, dira-t-on, le Créateur n'aurait-il pas pu réparer son œuvre sans que ce soit si difficile ? » Il aurait pu, mais il a préféré le faire à ses dépens, pour que le vice détestable et odieux de l'ingratitude n'en prenne pas occasion pour s'introduire en l'homme. Oui, il a assumé de grands travaux, et par là l'homme lui devrait un grand amour, la difficulté de la rédemption éveillant en lui une action de grâce que la facilité de la création n'avait guère suscité. Que disait, en effet, l'homme ingrat, de sa création ? « J'ai été créé gratuitement, et cela n'a coûté ni travail, ni fatigue, à mon créateur : il lui a suffi d'ouvrir la bouche pour que je sois, comme pour tout ce qui est. » Et l'homme s'en est fait une excuse pour ses péchés.

Mais maintenant, ce que tu as coûté à Dieu est plus clair que le jour, ô homme ! Il n'a pas dédaigné, lui, le Seigneur, de se faire esclave ; lui, le riche, de se faire pauvre ; lui, le Verbe, de se faire chair ; lui, le Fils de Dieu, de se faire fils de l'homme. Rappelle-toi donc que s'il t'a fait de rien, il ne t'a pas racheté pour rien

S. Bernard, sermon 11 sur le Cantique des cantiques.

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