Le moyen de devenir un saint est à la fois tout à fait à ma portée et difficile : c'est de bien remplir mon devoir quotidien. Pie XI déclarait un jour : « Ce n'est pas dans les choses extraordinaire que réside la sainteté, mais dans les choses communes accomplies d'une façon non commune. »
Il faut, en effet, beaucoup de vertu, beaucoup de maîtrise de soi, beaucoup d'entraînement au devoir, pour se défendre contre les assauts multiples et variés du mal, pour surmonter les tentations toujours renouvelées, pour lutter contre des faiblesses décourageantes, pour remplir cette série de devoirs monotones, avec exactitude, sans relâchement, sans négligence, sans routine ; Que de mérites dans l'accomplissement parfait de ce que le pape Pie XI appelle si justement : « le tragique quotidien » !
Je rêve de faire autre chose alors qu'il suffirait de faire autrement les choses qui s'offrent à moi. « La façon de donner (à Dieu comme au prochain) vaut mieux que ce qu'on donne ». Ai-je la bonne manière ? On a dit de saint François de Sales qu'il avait l'art de faire extraordinairement les actions ordinaires. Est-ce que je les fais, au moins, de mon mieux ?
Les choses extraordinaires, en un sens, sont plus faciles : elles éveillent et fouettent les énergies, la générosité, tandis que la monotonie des devoirs quotidiens lasse et endort. C'est pourquoi l'Église maternelle m'invite à admirer et à imiter chez les saints les exemples des vertus quotidiennes communes. Et c'est pourquoi, aussi, le Christ me fait demander les biens en insistant deux fois sur leur caractère quotidien : « Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien », le pain de notre corps sans doute, mais surtout le pain de l'âme, c'est-à-dire la grâce d'apprécier et de bien utiliser la besogne monotone de chaque jour.
Un penseur définissait le vie chrétienne comme « une mosaïque de petites choses avec lesquelles Dieu fait de grandes choses ».
... chaque seconde modèle mon Éternité.
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