mardi 12 juillet 2011

Hommage à Louis XVI et à sa famille.

HOMMAGE A LOUIS XVI ET A SA FAMILLE




e 14 juillet 1789 : la Bastille, symbole de l'autorité royale à Paris, tombe aux mains d'une foule hurlante et déchaînée, manipulée depuis des semaines par d'habiles machinistes qui ne reculent devant aucun artifice pour parvenir à leurs fins. Le gouverneur de la citadelle avait cru sottement pouvoir négocier avec les assaillants : il est dépecé par la populace qui lui tranche la tête à l'aide d'un couteau de boucherie dans l'intention d'emporter un trophée. Quant à la garnison qui s'est rendue, elle subit le même sort que son chef : elle est massacrée. « La pitié n'est pas révolutionnaire » après tout...
       A quelques jours de ce sinistre anniversaire qu'en France on se croit obliger de fêter avec la pompe nationale, rappelons le souvenir de la victime expiatoire la plus emblématique de la Révolution française : Louis XVI.

       Bien avant le jour de son exécution, le 21 janvier 1793, ce roi, hanté par le salut du peuple dont il avait la charge, pensait au sacrifice. Nourrit depuis son enfance par les écrits de Fénélon pour qui un roi se doit de s'immoler au bonheur de ses sujets, il conservera les principes acquis toute sa vie, jusqu'à l'échafaud.

       Si on peut reprocher à Louis XVI ses maladresses, ses erreurs, qui ont précipité la fin de l'Ancien Régime, il n'est pas permis de douter de sa bonne volonté. Oui, Louis XVI a commis de terribles erreurs, il serait faux de le nier. Le métier de roi lui pesait et lui était difficile. La politique était étrangère à son esprit. Ne connaissant pas les hommes, il ne savait ni récompenser, ni punir, ni commander, ni prévoir. Il a pris certaines décisions irréfléchies dont il ne savait pas mesurer les conséquences. Mais Louis XVI était un roi bon, généreux, plein de zèle et soucieux du bonheur de ses sujets. Père tendre, mari fidèle et roi bienfaisant, Louis XVI a toujours garder une claire conscience du devoir et du fardeau immense de la royauté. Dès le début de son règne on le voit tenter d'entreprendre de grandes réformes, en matière fiscale notamment. Incompris de son peuple, il souffrira cruellement la haine qu'on a pu lui porter. Ne cherchait-il pas à faire le bonheur des Français ? 
       Autre aspect unique de sa destinée : c'est lui qui a dû affronter un des plus terrifiant évènement de l'Histoire : la Révolution. Louis XVI n'a pas livré n'importe quel combat. Il affronta des puissances extrêmement subversives de l'ordre établi, et dont il n'y avait eu jusqu'alors aucun exemple connu. Ce sont les puissances des idéologies, celle des la philosophie des Lumières, de la doctrine nationale, du patriotisme révolutionnaire. Extrêmement subversives parce que de nature utopique. Et l'on sait que l'utopie détruit ce qui est pour affirmer ce qui n'est pas, lui donnant l'apparence de l'être. Il n'est donc rien de plus subversif. Et l'humanité jusqu'à ce jour n'avait jamais connu semblable entreprise. Elle avait connu des utopies, celles de Thomas More et de Denis Veiras par exemple, mais ces utopies-là étaient restées enfermées dans des boîtes, et leurs germes n'avaient pas été éparpillés dans le monde.

       Louis XVI a été continuellement et pendant une grande partie de son règne abreuvé d'épreuves et d'humiliations. L'histoire connaît peu de destinées aussi cruelles. Mais l'homme qui portait celle-ci à réussi à l'assumer malgré ses souffrances et à lui donner un sens.
       Pas tout de suite. Il lui a fallu d'abord s'habituer à l'adversité, vivre avec elle. Cela ne s'est pas fait en peu de temps. Au début le roi est accablé, écrasé. En 1785, l'année de l'Affaire du Collier, il commence une dépression qui va durer plusieurs années. C'est seulement au cours de l'année 1790 qu'il parvient à réagir et à dominer son infortune.
       Il la domine grâce à sa lucidité. Ses propos des dernières années montrent qu'il avait compris la nature des idéologies subversives. Déjà d'ailleurs en 1789, il n'était pas dupe des manipulations révolutionnaires. Enfin il semble avoir eu le pressentiment des guerres totales et des hécatombes engendrées par le patriotisme révolutionnaire. Une telle clairvoyance le sépare du commun des hommes de son temps.
       Il domine aussi son malheur par le sacrifice. L'idéal du roi se sacrifiant pour ses peuples lui avait été inculqué dès l'enfance. Il se présente à nouveau à son esprit pendant l'été 1791. Il le fait sien, d'autant mieux qu'il vient de se convertir à une vie chrétienne plus profonde. Désormais le mot sacrifice va revenir couvent dans ses écrits et ses propos.
       Ce sacrifice, il l'accomplit dans cette montée au Calvaire que sont pour lui les journées du 20 juin et du 10 août, le séjour du Temple et les sombres derniers instants de sa vie. Mme de Staël parle de son « étonnante résolution de souffrir et de mourir », mais si l'on connaît son esprit de sacrifice, on ne s'en étonne pas.
       En offrant sa vie en sacrifice à l'exemple de son Rédempteur, il réalise parfaitement la vocation royale exprimée par son sacre, et surtout le rituel de l'intronisation. En effet selon ce rite, après avoir été oint de l'huile de la sainte ampoule, il avait été conduit sur un trône élevé d'où il pouvait être vu de tous. On signifiait ainsi que le roi ne s'appartenait plus. Cependant le sens de cette cérémonie majestueuse demeurait en partie caché. Certes, le dévouement de la dynastie capétienne au service du royaume en avait éclairé d'une certaine manière la signification véritable. On savait que le rite du roi exposé signifiait l'abnégation. Mais on ignorait qu'il signifiait aussi le sacrifice total et jusqu'au sacrifice de la vie. C'est le mérite de Louis XVI de l'avoir révélé et d'avoir ainsi réalisé pleinement le destin de la troisième race des rois de France.


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