vendredi 30 novembre 2012
Dies irae, dies illa...
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dimanche 25 novembre 2012
Vanitas !
Vanitas |
u'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables,et, se regardant l'un l'autre avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour ! »
« Il ne faut pas avoir l'âme fort élevée pour comprendre qu'il n'y a point ici de satisfaction véritable et solide, que tous nos plaisirs ne sont que vanité, que nos maux sont infinis, et qu'enfin la mort, qui nous menace à chaque instant, doit infailliblement nous mettre dans peu d'années dans l'horrible nécessité d'être éternellement ou anéantis, ou malheureux.
Il n'y a rien de plus réel que cela, ni de plus terrible. Faisons tant que nous voudrons les braves : voilà la fin qui attend la plus belle vie du monde. Qu'on fasse réflexion là-dessus, et qu'on dise ensuite s'il n'est pas indubitable qu'il n'y a de biens en cette vie qu'en l'espérance d'une autre vie, qu'on n'est heureux qu'à mesure qu'on s'en approche, et que, comme il n'y aura plus de malheurs pour ceux qui avaient une entière assurance de l'éternité, il n'y a point aussi de bonheur pour ceux qui n'en ont aucune lumière ! »
« Et tout ce qu'il nous importe de connaître est que nous sommes misérables, corrompus, séparés de Dieu, mais rachetés par Jésus-Christ. Et c'est de quoi nous avons des preuves admirables sur la terre. »
« Malgré la vue de toutes nos misères, qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer qui nous élève. »
« Libidino sentiendi, libidino sciendi, libidino dominandi. Malheureuse la terre de malédiction que ces trois fleuves de feu embrasent plutôt qu'ils n'arrosent ! Heureux ceux qui, étant sur ces fleuves, non pas plongés, non pas entraînés, mais immobilement affermis sur ces fleuves, non pas debout, mais assis, dans une assiette basse et sûre, dont ils ne se relèvent pas avant la lumière, mais après s'y être reposés en paix, tendant la main à celui qui les doit élever pour les faire tenir debout et fermes dans les porches de la sainte Jérusalem où l'orgueil ne pourra plus les combattre et les abattre ! Et qui cependant pleurent, non pas de voir écouler toutes les choses périssables que ces torrents entraînent, mais dans le souvenir de leur chère patrie, de la Jérusalem céleste, dont ils se souviennent sans cesse dans la longueur de leur exil. »
Pascal, Les Pensées
Ô bon Jésus, c'est pour moi que vous êtes venu !
C'est pour moi que votre Sang vous avez répandu !
Et que votre Passion pour moi ne soit pas vaine !
Que du haut des Cieux vous vous souveniez de moi !
Divin Sauveur, ayez pitié de moi !
Accueillez-moi dans votre Royaume !
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dimanche 11 novembre 2012
Mors Janua Vitæ
« Le cœur de l'homme le plus fort n'y résiste pas, lorsque, rangés en cercle, leurs cierges éteints, au bord de la tombe entr'ouverte, les prêtres versent l'eau bénite, dans un requiescat suprême, sur la bière dépouillée de sa draperie noire et sur laquelle la terre, poussée par les bêches, croule avec un bruit lamentable et sourd. »
***
«
Être vu de ceux qu'on a aimés dans le silence et à qui on n'a pas pu
dire dans la vie comme on les aimait, ah! c'est là un de ces apaisements
célestes qui vengent de toutes les impossibilités de l'existence, et
que la Religion donne en prix à ceux qui ont la Foi ! »
Jules Barbey d'Aurevilly
Ô chrétien, écoute le langage de la foi: tout est vanité sur cette terre,
et aucun des objets créés où s'arrêtent en passant nos rêves de bonheur,
ne peut combler l'immense abîme de nos désirs. La gloire, la richesse,
la beauté, l'amour, la science, la vertu même nous disent: je ne suis
pas la félicité dont Dieu a mis dans ton âme l'appétit en quelque sorte
infini; cherche là-haut. Espère...
Ne pleurez pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance, car de l'autre côté des tombeaux, les yeux qu'on ferme voient encore...
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mardi 6 novembre 2012
Libera me, Domine !
Novembre, le mois des morts : prions pour nos chers défunts.
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jeudi 1 novembre 2012
La Toussaint
'Église a retracé dans la division de son année toute l'histoire du genre humain ; les quatre semaines de l'Avent qui aboutissent à la naissance du Sauveur, nous rappellent les quatre mille ans pendant lesquels ce divin Messie fut attendu. Le temps qui s'écoule depuis la Nativité jusqu'à la Pentecôte nous redit toute la vie cachée, publique et glorieuse du Rédempteur, et cette partie de l'année se termine par l'Ascension de Jésus-Christ dans le ciel et la fondation de l'Église ; l'intervalle qui s'étend depuis la Pentecôte jusqu'à la Toussaint nous représente le pèlerinage de l'Église sur la terre, et cette nouvelle partie de l'année se termine encore par la fête du ciel.
Pendant ce long espace nous voyons l'Église célébrant tour à tour, pour se consoler de son exil et s'encourager dans ses combats, la fête de ses martyrs, de ses confesseurs, de ses vierges ; lorsque l'automne est venu et que le vigneron remplit ses celliers, que le laboureur serre dans ses greniers ses gerbes abondantes, que les hommes recueillent dans la joie leurs biens de toute espèce, fruits de leurs sueurs et de leurs travaux, l'Église crie à tous ses enfants de la terre : « En haut les yeux et les cœurs ; ces biens que vous amassez ne sont que l'image des biens et des joies qui vous attendent au delà du tombeau, semez des vertus et vous moissonnerez des mérites, ennoblissez vos vues, le ciel avec ses palmes et ses couronnes, avec son éternité de gloire et son bonheur sans nuage est seul digne de vos soins. »
C'est pour exciter en nous ces sentiments que l'Église a institué la fête de la Toussaint. Elle nous montre le ciel peuplé d'hommes de toutes les tribus, de toutes les langues et de toutes les nations ; ils furent ce que nous sommes : faibles, tentés, pécheurs même, en un mot enfants d'Adam comme nous ; ainsi il ne tient qu'à nous d'être un jour ce qu'ils sont.
Un général qui, de simple soldat, était parvenu aux premiers grades par sa valeur, aimait à s'entretenir avec les soldats qu'il commandait, à leur raconter ses campagnes, les dangers qu'il avait courus, les fatigues qu'il avait supportées, et ces discours enflammaient le cœur de ceux qui l'écoutaient ; la vie des Saints nous enseigne comment on parvient à la gloire céleste, et nous sommes certains, si nous le voulons, d'y parvenir avec le secours de la grâce qui ne nous manque jamais que par notre faute.
Rappelons aujourd'hui combien cette fête est capable de nous encourager dans la pratique de la religion ; à son tribunal, la vertu persécutée, méconnue, calomniée, trouve enfin une éclatante justice, nulle acception de personnes, soyez riche ou pauvre, savant ou ignorant, maître ou esclave, il n'importe. Avez-vous été l'enfant docile du Père céleste ; cette condition remplie, votre nom peut devenir immortel, et vous pouvez pauvre berger, humble laboureur, recevoir des honneurs que les monarques avec toute leur puissance n'obtiendront jamais.
Le matin de la Toussaint, la pompe de ses cérémonies, l'allégresse de ses hymnes offrent l'expression de la joie. Le soir à ses cantiques viennent se mêler des soupirs, des ornements de deuil remplacent les chapes d'or, et voilà que nous n'apercevons plus dans le temple saint qu'un monument funèbre ; c'est une nouvelle fête, la fête des morts ; l'Église veut que ce jour soit une fête de famille, elle se présente à nous dans ses trois états différents, triomphante dans le ciel, exilée sur la terre, et gémissante au milieu des flammes expiatrices ; ce sont trois sœurs se donnant la main, s'encourageant, se consolant, se soutenant jusqu'au jour où, s'embrassant dans les cieux, elles ne formeront plus qu'une Église éternellement triomphante.
L'Église dès son origine a prié pour tous ses enfants quand ils mouraient ; Tertulien dit : « Nous célébrons l'anniversaire de la nativité des martyrs, et, suivant la tradition des ancêtres, nous offrons le sacrifice pour les défunts au jour anniversaire de leur mort. »
« Il est fort avéré, dit S. Augustin, et universellement reçu dans toute l'Église, l'usage de prier pour ceux qui sont morts dans la communion du corps et du sang de Jésus-Christ. » Car les âmes des morts achèvent d'expier dans le Purgatoire la peine due aux péchés pour lesquels une entière satisfaction n'a pas été obtenue, et nos prières peuvent contribuer à leur soulagement ; il faut qu'en cette fête notre piété soit ranimée en faveur de nos frères défunts. La gloire de Dieu, la charité, la justice, sont autant de motifs qui doivent nous engager à prier pour les morts ; comme le paralytique de l'Évangile qui, perclus de tous ses membres et enchaîné depuis longtemps sur les bords de la piscine, demandait une main charitable qui l'y fît entrer, les âmes du Purgatoire implorent le secours qui brisera leurs chaînes ; les justes qui souffrent sont nos frères, tout nous rappelle leur souvenir, les lieux que nous parcourons, les maisons que nous habitons, les biens dont nous jouissons, et le nom même que nous portons. Demandez-leur pourquoi ils souffrent ; ils répondront : J'ai bien laissé sur la terre des parents, mais ils m'oublient, cependant ce que je demande est bien peu, quelques prières, quelques aumônes.
Puisse cette voix toucher nos cœurs, et procurer la gloire à Dieu, la paix aux morts, et à nous la récompense de la miséricorde ; bienheureux les miséricordieux, car ils recevront miséricorde.
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